Depuis leur création en 1999, les Structures de défaisance (SDD) ont «épongé» 169MM$ de dettes non-performantes auprès des 4 grandes banques publiques (ABC, BOC, CCB, ICBC). Deux ans plus tard, la SDD Huarong s’apprête à organiser la 1ère vente aux enchères -destinée aux investisseurs étrangers- de tels actifs d’entreprises d’Etat incapables de rembourser. Publiées le 3 octobre 2001, les règles de la vente spécifient que les groupes étrangers ne pourront acquérir de firmes cotées en bourse, ni à raison sociale culturelle, financière, d’assurance, ni autres «secteurs stratégiques». Cinq blocs d’actifs incluant usines, parcs auto/machines et immeubles, répartis en cinq régions du pays, seront adjugés le 16/11. Prix affiché : 1,9MM$.
Des 16 groupes assez intéressés au départ pour payer 25.000$ le prospectus, 10 resteraient en lice, dont Citigroup, Merrill Lynch, Deutsche Bank, et Goldman Sachs, en 5 consortium avec partenaire chinois (afin d’accélérer la prise de possession des actifs). Une des raisons au long délai à la tenue d’une telle vente, a été la réticence de Pékin à brader son patrimoine. La décision finale s’explique par la constatation désabusée de Wang Wenjie, DG de Huarong : Les mauvaises dettes fondent «comme une glace au soleil, plus on attend, moins on en mange». Zhu Rongji a enfin donné son feu vert à Huarong, et lui a remis le pouvoir discrétionnaire d’accepter les enchères.
La SDD escompte une vente à 60% de décote -optimiste, face à Ernst&Young qui pense à 85%. Cette vente d’actifs faillis parmi les plus présentables, ne concerne que 1,1% des dettes transférées aux SDD. Elle permettra de mettre enfin un ordre de valeur aux mauvaises dettes chinoises, et de statuer sur leurs chances de rachat par ‘étranger. C’est donc rien moins que le concept des SDD qui sera sur la sellette, comme technique d’assainissement sur 10 ans du système bancaire.
Sommaire N° 36