Pol : Hu, un Janus en tournée européenne

· La 1ère sortie hors de Chine depuis 20 ans pour le vice-Président Hu Jintao a pour but de faire connaître ce jeune leader qui sera n°1 du pays dans un an, et de faire comprendre à Londres, Paris, Bonn et Madrid que la Chine compte aussi sur l’Europe (pas seulement sur les US) pour assurer la stabilité du monde. A 59 ans, Hu est une énigme. Né d’une famille modeste, il a fait sa carrière en solo, nommé dès 1988 Secrétaire du Parti au Tibet, où il gagna des galons par sa fermeté. En 1992, Deng Xiaoping le sacra «espoir des leaders de sa génération». Sa carrière était des lors tracée. Sa discrétion le rend acceptable à tous, libéraux et conservateurs – un Janus à double visage, qui cache peut-être un réformateur  -sa reprise en main en 1999 de l’Ecole du Parti, plaide en ce sens!

· C’est l’Association (semi-officielle) des Sciences et Technologies qui le dit, au terme d’une enquête sur 8.500 Chinois de 18 à 69 ans : le niveau moyen de connaissances scientifiques est bas dans le pays. Le questionnaire portait sur 32 connaissances de base, savoir si la Terre tourne autour du Soleil, ou si les continents flottent sur les océans. 20 réponses correctes correspondaient à une «compréhension liminaire des concepts scientifiques»: à peine 1,4% des interrogés y sont parvenus. Le chiffre dénote d’une hausse de 1,2% par rapport à 1996, mais demeure en-dessous du score moyen des USA, de 7% en 1990. Pour 82% des interrogés, le principal (c’est-à-dire seul!) mode d’apprentissage technique et scientifique était la TV – 73% n’étaient jamais entrés dans une bibliothèque. Coût social à payer pour le trop faible investissement public. Constat de l’Association des sciences, que Zhu faisait récemment d’une autre manière, en déclarant : « la Chine manque de talents, pas de capital ! »

· La campagne antiterroriste en Afghanistan inspire à la presse des reportages intéressants sur la modernisation de l’APL. Le 28 octobre 2001, Libération (organe de l’APL) disait que 100 officiers achevaient 10 jours de stage de préparation à la guerre chimique, visant la mise sur pied d’équipes d’intervention rapide, et l’analyse des programmes déployés dans d’autres armées. Ce stage peut avoir rapport avec la panique à l’anthrax, constatée ces dernières semaines aux USA. Le 23 octobre, Xinhua annonçait l’ouverture dès 2000 à Xi’an d’un Centre d’entraînement à la guerre psychologique, dont les premiers diplômés après 12 mois de cours sur sept matières incluant psychologie sociale, psychologie militaire, et propagande, viennent de réintégrer leurs unités terrestres, navales et aériennes. Rappelons enfin cette information dévoilée trois mois plus tôt : des centres de «cyberwar» ont vu le jour dans les régions militaires de Canton, Nankin et Jinan. Chacun est doté de 500 spécialistes capables, le cas échéant, de pénétrer les sites du pays ennemi, d’y diffuser virus et d’en détruire les bases de données.

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