Délocalisation, ventes et transferts d’activités poursuivent leur course à travers le monde -moyen ultime des firmes pour conserver leur attractivité boursière. En 2001 dans le secteur de l’électronique, le seul resourçage est évalué par Mc Kinsey à 73% voire (pour 40% des firmes) jusqu’à 90%. De cette saignée, la Chine se taille la part du lion, comme en attestent trois contrats la semaine passée.
u Hitachi (26JV,12.000 jobs) veut y quintupler ses investissements à 1,02MM$, sextupler ses achats de pièces (3,7MM$) et octupler ses ventes (4 MM$). D’ici 2005, 7% de sa production mondiale sera chinoise, contre 2,5% en 2000.
u Pour 312M$, le PDG d’Alcatel, S. Tchuruk annonce le rachat au MII et à l’Etat Belge de 18% de sa JV Shanghai Bell, pour atteindre la majorité «plus 1 part» -le reste allant au MII. Avec 10 filiales, le nouveau groupe, ASB sera n°2 de l’électronique en Chine, et le 1er en Chine présent dans tous les métiers des télécoms. Les ventes d’ASB atteignent 2MM$/an – ASB contrôle 1/3 du marché chinois des lignes fixes. Dans cette concentration, le MII perd dans l’immédiat son objectif d’un Major chinois des télécoms, mais sauve Shanghai-Bell d’obsolescence technologique en lui obtenant l’accès au vivier de brevets d’Alcatel (800 nouveaux/an)
u Avec CEC (géant issu de la scission, en 1997, entre ministères et actifs électroniques, 69 entreprises d’Etat dont 27 en bourse et 6 étrangères), Philips signait (22 octobre 2001) un accord traduisant la mort de son rêve de devenir acteur mondial en téléphone mobile (dont il tenait 2,3% du marché). Pour un montant secret, le groupe d’Eindhoven cède 3 lignes de montage de son usine du Mans (France) rouvertes à Shenzhen chez CECW (filiale CEC), qui reprend aussi, à travers sa propre sa filiale Cellon-France, 309 ingénieurs de sa division R&D. Cellon concevra des modèles «pour le monde entier», et prétend anticiper une restructuration «horizontale» du secteur, intégration bien moins chère et redondante que celle des géants globaux obligés de financer toutes leurs étapes de production. Très subventionné, Cellon vise 25% du marché en 2003, avec pour clients Haier ou Hisense -partenaire d’Hitachi! Pour Philips, l’enjeu est triple: colmater ses pertes, toucher royalties et dividendes sur ses parts (35%) chez CECW/Cellon, et équiper toute la production de CECW de ses propres cartes à puces!
Sommaire N° 35