Temps fort : Bourse, EE – deux mesures de crise !

Le 22 octobre 2001, après clôture de la Bourse de Shanghai, la CSRC prit une mesure lourde de conséquence en suspendant la taxe aux entreprises d’Etat (depuis juillet) de 10% du produit des émissions de leurs parts, au profit du Fonds national de Sécurité Sociale (cf VDLC 23/VI). C’est à cette mesure (et à la campagne anti-fraude boursière), que les opérateurs attribuaient les 30% de chute des cours (parts «A», pour Chinois) depuis juillet : la taxe de 10% était le cheval de Troie, pensaient-ils, d’un flot de parts surévaluées d’EE invendables, dont l’Etat s’apprêtait à inonder le marché.

La décision fut ardemment débattue entre Ministère des Finances (en faveur du maintien) et CSRC (pour l’abrogation), et arbitrée par Jiang Zemin (dixit Ping’an securities), qui craignait la perte de confiance des petits porteurs, et l’épuisement du robinet de l’épargne pour les EE. L’effet ne se fit pas attendre: dès le 23/10, les parts-A se sont envolées (+ 9,6%), comme les volumes d’échanges (+ 278% à Shanghai, + 325% à Shenzhen).

De manière bien moins voyante, Pékin aurait aussi gelé la semaine dernière toute faillite de GEE (de + de 6M$ de capital), pour prévenir les explosions de colère d’ouvriers mis à pied. Inspirées par la baisse de croissance du PNB (7% au 3ème trimestre contre 7,9% au 1er), ces deux objectifs (rehausser la bourse, calmer les troubles sociaux) sont des exutoires à des problèmes à long terme. Privée d’une source de financement pertinente (de nombreuses EE ne paient pas leurs charges sociales), la SS conserve son trou des pensions, estimé en février à 850MM$, 85% du PNB de 2000. Une conséquence du maintien en survie de milliers d’EE déficitaires et surnuméraires, est la croissance des mauvaises dettes -déjà 30-50% des «actifs» des 4 grandes banques d’Etat. Trou de la SS et mauvaises dettes ralentissent la réforme -cruciale- des EE et des banques – minuit moins 5 avant l’entrée à l’OMC !

 

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