Temps fort : Télécoms chinois ‘ ne coupez pas !’

Après 6 mois de débat, le Conseil d’Etat a tranché : scinder China Telecom en deux entités territoriales plutôt que par secteurs d’activité. Après fusion (en négociation) avec Jitong, CT aura pour fief 21 provinces du Sud et du Nord-Ouest. Une autre unité, fonctionnera sur 10 provinces et villes côtières et du Nord : China Netcom avec qui une part de CT doit fusionner. La fin du quasi-monopole (CT détient 99% des lignes fixes,171M des abonnements) est supposé saluer l’accès à une ère de concurrence et de qualité des services. Mais cette profession de foi ne convainc pas tous: le monopole sur les services locaux demeure, réparti entre les deux groupes. Même China Daily ne se risque pas à prédire les incidences sur le grand public, «pour qui CT est devenu synonyme de piètre qualité et de tarifs élevés».

C’est que l’apparition d’Unicom (1994) et Railcom (2000) avait suscité des espoirs, vite déçus, de concurrence en lignes fixes (cf VDLC 32/VI). A présent, pour justifier leur espoir de concurrence future, les auteurs du plan invoquent l’entrée des deux groupes dans les secteurs de la longue distance et de la transmission de données. Dans la même veine, Merrill Lynch prédit que l’octroi à CT d’une licence de téléphone portable 3G, créneau où oeuvrent déjà China Mobile et Unicom, devrait aussi faire évoluer les choses.

Un but visé, est prévenir l’entrée «post-OMC» des étrangers sur ce marché en pleine croissance -/+ 50% de janvier à septembre 2001, et 302M d’usagers. Ainsi, le « mariage » de Netcom avec CT lui barre la route d’une alliance étrangère, et Netcom, en plus, renforce CT en lui apportant son réseau fibres optiques haut de gamme. De plus, la restructuration ouvre la voie à l’introduction en Bourse (HK, NY) des deux firmes : même sur un marché maussade, ces valeurs sûres ont des chances de trouver de quoi gonfler leurs voiles -et aller pourfendre l’étranger ! 

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
9 de Votes
Ecrire un commentaire