«Un pays en voie de développement à forte population, à l’héritage maigre et à l’économie sous-développée, surtout dans ses campagnes» : telle est la définition de la Chine par le Conseil d’Etat, dans son Livre Blanc consacré à «l’allégement de la pauvreté». 22 ans d’efforts sont décrits comme un succès, pour avoir réduit les masses vivant « sous le seuil de pauvreté », de 250M (30,7% de la population rurale en 1980) à 30M en 2000, soit 3%. Le critère chinois est le «manque de vêtement et de nourriture».
La Banque Mondiale, en partant de «moins d’1$/j», en dénombre plus de 60M -d’autres vont jusqu’à 120M.
Les auteurs du Livre estiment avoir «quasi-réalisé l’objectif d’éradiquer la pauvreté rurale à la fin du XXe siècle». Les options retenues pour la suite de cette lutte d’ici 2010 sont pragmatiques:
[1] une meilleure synchronisation des agences d’aide, ONG nationales –Fédération des Femmes, et différents départements qui agissaient auparavant chacun de leur côté;
[2] une meilleure évaluation des ressources locales, pour mieux répartir l’aide (3MM$ en 2000, trente fois le budget de 1980), en priorité aux régions reculées de l’Ouest.
Parallèlement, le Livre Blanc annonce le soutien -c’est une 1ère, aux ONG étrangères, qui depuis des années réclament la reconnaissance de l’Etat chinois, ainsi qu’un amendement à la loi leur ouvrant des déductions fiscales sur les dons qui leur sont faits. Certains officiels voient dans un rôle accru des véritables ONG un moyen efficace d’alléger la charge de la Sécurité Sociale – la définition chinoise d’une ONG est vague, allant des hôpitaux aux musées en passant par les syndicats).
Mais les réticences du pouvoir sont grandes, à laisser l’autonomie à quelque entités non publiques que ce soit, dans ce domaine de la société civile où s’exprime le plus lourdement le monopole politique de l’Etat.
Sommaire N° 34