Signé d’ABN Amro, un rapport décrit la Chine comme un havre asiatique pour investisseurs étrangers, car moins dépendant de l’extérieur que ses voisins. IDG, qui veut y investir 50M$ d’ici fin 2002, partage l’optimisme de la banque hollandaise, notant que «l’incertitude sur les USA reportera les flux d’investissement vers les zones les plus calmes», comme la Chine. D’autres investisseurs rappellent que durant la crise asiatique de 1997-’98, malgré une courbe d’exports étale, la Chine avait conservé 7% de PNB.
Cette analyse a ses bonnes raisons, mais reste à voir la durée de la guerre, et ses conséquences sur la récession désormais probable aux USA, qui prennent 21% des exportations chinoises. ABN prévoit que leur faible croissance (7,3% de jan à août, contre 28% en 2000) se poursuivra et chutera à +3,5% en 2002. Une autre ombre porte sur l’impact de la guerre sur l’IED qui avait progressé de 20,4% (janvier-août 2001), à 27,4MM$. Le goût US pour l’invest hors de leur pays, pourrait décroître. A fortiori, les efforts du gouvernement pour inspirer des investissements au Xinjiang (musulman) ne pourront qu’être frustrés cette année, et une érosion des marchés financiers forcerait l’ajournement de l’entrée en bourse d’entreprises d’Etat comme China Telecom, BoC, China Unicom, et China Aluminium, compromettant les efforts de renflouement boursier des EE et de la Sécurité Sociale.
Le pétrole lui aussi accuse des risques – une guerre prolongée pourrait embraser les pays producteurs arabes et faire monter le prix du brut. Face à ces incertitudes globales, la Chine est "vaccinée", mais non immunisée.
Sommaire N° 33