Alors que les USA et leurs alliés préparaient l’intervention en Afghanistan, le Ministère des Affaires étrangères Tang Jiaxuan à Washington (21 septembre 2001), a transmis au Secrétaire d’Etat George Bush un message complexe de mise en garde, et de soutien conditionnel de la Chine à une guerre contre le terrorisme sous houlette US. Plus tôt, Jiang avait appelé T. Blair et J. Chirac pour les avertir que «toute action militaire devrait être menée avec des preuves irréfutables» et d’abord discutée au sein du Conseil de Sécurité, dont la Chine est membre permanent. Faute de quoi, selon un officiel, «ce serait un acte de guerre et une preuve de plus d’arbitraire des USA, voire d’arrogance», – dans lesquelles une partie de l’opinion chinoise voit les causes profondes de la vague d’attentats. Une action menée sans l’aval de la Chine pourrait aussi être perçue par le public chinois comme un signe de faiblesse, et Pékin, qui s’est dotée à grand peine d’une influence en Asie centrale, craint l’instabilité à ses frontières.
Sur le fond, la Chine s’inscrit dans les rangs de la croisade anti-terroriste, et Jia Junwang, ministre de la Sécurité Publique s’est dit prêt à partager des infos avec les US. La Chine a aussi ses intérêts dans l’affaire, telles la lutte sourde contre le séparatisme ouïghour, ou contre la récession mondiale, attisée par la vague d’attentats. Enfin, dans la mesure où la décision d’attaquer les camps d’Oussama ben Laden est irrévocable, il peut apparaître de bonne politique de négocier les termes de son « OK », pour faire passer le rapport bilatéral à une vitesse supérieure!
Sommaire N° 31