Entamée en août 2001 à l’ANP, la révision de la loi syndicale réagit à l’érosion de l’organe nationale, dont les 900.000 sections n’ont pu endiguer, en 10 ans, la perte de 40M de membres – ils ne sont que 90M contre 103M non-syndiqués.
Les pertes sont dues au démantèlement des EE, et à l’éclosion du secteur privé et étranger qui -dans leur composante huaqiao de la diaspora, respectent peu les lois sociales, et ont causé une dégradation de l’environnement au travail. Au 1er semestre, mines, usines et lieux publics ont accusé officiellement 47.000 décès – le double, de source privée. Au Sud, des milliers de PME de sous-traitance imposent des horaires d’enfer et des salaires illégaux (200Y/ mois), avec l’aval des mairies. Paralysé, le Syndicat reste muet. Mais en 1999, l’administration reconnaissait 300 mouvements sociaux/jour, qui luttaient contre les clôtures arbitraires (associées à la vente sauvage des actifs par les patrons), ou le non-paiement des salaires!
Le 10 septembre fera peut-être date dans cet univers du travail: 56 assembleuses de perruques, à Shenzhen, ont reçu chacune 4.000Y, avant de franchir pour toujours la porte de l’usine: deal à l’amiable, pour éviter un procès suite à une fouille corporelle (due au soupçon, à tort, de vol de marchandises). L’action a abouti, sans doute, parce que les patrons étaient étrangers -coréens. Elle n’en établit pas moins le précédent d’une victoire de travailleurs, hors du Syndicat !
L’ANP veut enrayer la chute de ce dernier en imposant sous peine d’amende sa création dans les usines nouvelles au-delà de 25 employés, et en rendant le délégué «incongédiable». Signalons enfin l’existence d’un quasi-syndicalisme libre, sous la forme de « consultants » qui se gardent bien de se constituer en structure, mais offrent
sur demande aux ouvriers leur «expertise» des lois et leurs droits, et les conseillent: le monde du travail, de l’intérieur, change et s’éveille !
Sommaire N° 30