Temps fort : La grogne sociale, avant les fêtes

A Guiyang (Guizhou), 1000 «canuts» manifestaient (12/01) devant leur cotonnerie qui venait d’en congédier 1500, avec 5000Y de viatique. A Jilin (Jilin) 500 ouvriers (17/18 jan) scandaient aux portes de leur complexe d’engrais, "on veut manger", "du boulot!". 80.000 ouvriers (sur 130.000 de l’Entreprise d’Etat) attendaient la mise à pied avec 15.000Y chacun mais pas de retraite!

Comme toute la Chine, les EE sont sensées se mettre au net avant le . Les licenciements pleuvent. Les humeurs ont peu de chance de se détendre en l’année du serpent. En 2000, les 125.000 retraités du Ningxia n’ont reçu que 4½ mois de pension, portant ces arriérés à 34M$. 70% des mauvais payeurs étaient publics, dont 124 GEE qui devaient 80% du montant. Après enquête publique, il s’est avéré que 70% des EE pouvaient payer, au moins en partie, mais préféraient éviter ces "dépenses optionnelles". La colère ouvrière étant une «nuisance supportable», et de toute manière, à gérer par l’Etat, pas par la firme!

Ce qui éclaire le voeu N°1 des citoyens de Pékin, Shanghai et Canton d’ici 2005 (sondage de l’Office statistique): la mise en place d’un véritable fonds d’assurance chômage. Après le démantèlement depuis le 2 jan., du statut de  xiagang («descendu au port», càd chômeur au noir), et la reprise par l’Etat de cette charge, l’urgence d’une protection sociale fiable se fait sentir, pour les 700M d’actifs publics, mais aussi privés, libéraux (33M) et surtout ruraux (73% de l’emploi, sans pension). Tâche herculéenne. Le décalage apparaît évident entre les besoins incompressibles, et l’indigence des moyens, surtout à la campagne et en zones industrielles délitées. Huang Qifan, Président de la Commission Economique de Shanghai, affirme qu’ avec 40% d’ouvriers remerciés en 5 ans et 2M d’ouvriers sur 7M d’actifs, la restructuration locale « est achevée ». C’est pour le reste de la Chine, une -bien pâle- lueur d’espoir.

 

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