Petit Peuple : ‘bai bai Chinglish’

· Pour gonfler ses chances d’être capitale olympique en 2008, (dépôt du dossier, à Lausanne le 16/01), Pékin presse ses citoyens de rafraîchir leur anglais. Mais l’on n’est jamais trahi que par les siens: alors qu’il venait de commander son ravier de poulet au KFC de Jingjiang (Jiangsu), Qin Yi sentit le rouge de la honte l’envahir, en recevant son ticket de caisse dans la langue de Michael Jordan: traducteur d’anglais de son état, il était incapable d’y comprendre un traître mot. Qin Yi intenta à la chaîne yankee, un procès au nom de la défense des droits du client (à savoir ce qu’il mange), du citoyen (à protéger son environnement national)…

Outre des dommages modestes (5100Y), le linguiste irascible réclame à l’avenir la délivrance de tous tickets et factures, à travers l’empire, en mandarin de bon aloi !

NB : dans la même veine, on doit signaler l’entrée en vigueur d’une loi sur le langage, sommant médias, publicités et marques, d’utiliser leur idiome propre, en caractères simplifiés exclusivement (ce qu’a toujours fait le VDLC !) afin de "préserver l’unité nationale, attaquée par 100 dialectes et 30 langues écrites". Auteur de la loi, le Parlement réagit contre une vague déferlante d’anglophilie parmi la jeunesse, assimilant aveuglément des termes tels «WTO» (dans le texte), «I titanicked» (pour «j’ai raté l’ exam»), sans oublier l’inévitable "bye bye". Les réticents iront en «classes de rééducation ».■

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