· Au 1er semestre 2001, les ventes d’apparts à HK ont chuté de 8%. A Taiwan, 1M de flats cherchent acquéreurs, de quoi nourrir le marché pour 8 ans. 400.000 foyers sont vides en Thaïlande: chiffres assez noirs pour inciter les promoteurs d’Asie à se tourner vers Shanghai, où les espaces disponibles réduisent en peau de chagrin (en logis, pas en bureaux), les prix montent et où les profits devraient friser les 15%. Afin d’accélérer l’accès à la propriété promulgué par Zhu en 1997, la mairie a élagué les taxes sur les achats/reventes, les taux d’intérêt, et multiplié les prêts hypothécaires: initiatives qui, ensembles, ont fait croître l’emprunt immobilier de 150%/an depuis 3 ans. Plus important encore, Shanghai a fusionné ses marchés immobiliers jusqu’alors séparés en "pour étranger" et "pour locaux", et soumis les ventes de terrains à adjudication publique : Tout ceci a encouragé un groupe comme CapitaLand (Singapour) à payer 65M$ un lot de 28.000m² dans le quartier de Xuhui, pour y bâtir 850 apparts. Citic Pacific vient d’acquérir 26.000 m² à Huangpu pour 72M$. Les étrangers individuels eux aussi viennent, séduits par l’idée d’une résidence 2daire dans la "Paris de l’Orient". Prochaine étape, Shanghai prépare la relaxation des permis de résidence, de travail et des prêts bancaires pour étrangers. Une fois le plan en vigueur, son ruisseau immobilier actuel, risque de devenir torrent -mais gare à l’éclatement de la bulle!
· le ciel est sombre, en 2000, pour les Cies aériennes, dont les pertes se montent, selon CAAC, 241M$ de janvier à juin 2001 -rien que pour les 10 transporteurs du groupe. Afin de combattre le dérapage et la guerre des prix, la tutelle avait imposé au printemps un carcan de tarifs fixes. Les transporteurs ont contourné le système en offrant sur Internet des tarifs promotionnels (jusqu’à -80%) pour "vols de nuit". L’aller Urumqi-Pékin en juillet était ainsi bradé à 52$ (soit 12$ de plus que le yingzuo, "siège dur", ou 4ème classe, pour une odyssée de 50h). L’incapacité de la tutelle à protéger le secteur contre ses mauvais démons rend le secteur vulnérable aux appétits étrangers. Le 5/09, China Airlines, n°1 taiwanais, frappe fort en reprenant 25% des parts de China Cargo (Shanghai) à China Eastern + l’armateur Cosco. Ce deal pourrait préluder à une série d’autres investissements sur le marché chinois- China Airlines, encore, s’est engagée devant ses actionnaires à y placer 60M$/an. Pendant ce temps, Eva Air, N°2 taiwanais, ne veut pas être de reste, et peaufine une JV avec China Southern (Guangdong, N°1 national) -sous réserve du feu vert de Pékin, pour reprendre une partie de ses parts !
· Dans le Guangdong, comme à travers toute la Chine, jusqu’à 85% de la distribution est aux mains du petit commerce. Initiée dans les années 1990, la vague des grands magasins à l’image prestigieuse, fait long feu -pas assez rentables. La tendance qui fait fureur aujourd’hui, éprouvée ailleurs au monde, est celle des chaînes d’hyper- et supermarchés et de supérettes, objet d’une compétition effrénée entre groupes chinois et mondiaux, alors que l’OMC prévoit -à terme l’ouverture du secteur. Carrefour vient de recevoir une licence locale pour ouvrir sa 28ème surface dans le sud de Canton, mais ce n°2 de la distribution chinoise fait l’objet de contrôles de la part du ministère du commerce, quant à la validité de ces licences non octroyées par le pouvoir central. Wal-mart le géant US, recherche un site dans la capitale, et espère d’ici janvier sa licence pour son 1er magasin. Le conglomérat thaï Chia Tai espère ouvrir d’ici mars ’02, à Canton et Shenzhen, 50 superettes franchisées 7-Eleven, et investir 20M$ en 4 ans. Enthousiaste, son patron Dhanin Chearavanont se fait même fort d’«ouvrir un 7-Eleven par jour, si la Chine s’ouvre». En commerce de détail, Shanghai s’avère le meilleur planificateur : d’ici ’05, la métropole prévoit l’ouverture de 3 hypermarchés de 100.000m², 3 centres commerciaux de 150.000 m², 120 supermarchés, et 3.000 supérettes.
Sommaire N° 29