A la loupe : Pékin – une dure métamorphose

Pour s’ouvrir au monde en 2008, Pékin olympique veut sa métamorphose, et voit grand. Peu de quartiers seront épargnés par la démolition, suivi d’une reconstruction selon les plans d’architectes internationaux. Le bénéfice escompté est triple:

1. adapter la ville à l’OMC, à ses métiers et rythmes (faire de Pékin un centre asiatique des services, comme Shanghai);

2. poursuivre une politique de prestige, nécessaire à la pérennité du régime, et

3. «faire tourner le commerce» – alimenter croissance nationale et profits privés de gens bien placés.

La capitale a été découpée en espaces nouveaux: quartier «financier», «dot-com», «culturel», «green olympique». Des M de m² d’architecture Ming et de  siheyuan (cours carrées) en place depuis en 1215, laissent place aux tours d’habitation, d’affaires (peut-être un record du monde), aux grandes surface, et aux parcs et au gazon encore inconnu en 2000. Il en émerge une ville verte, neuve, châtiée, pour ceux qui peuvent payer -les autres, émigrant en banlieue.

Car une part du prix retombera sur la ville, par le biais du niveau de vie, et des prix, qui s’envoleront.

Une autre sera supportée par la solidarité nationale (les impôts). Une 3ième, par l’investisseur étranger, qui cofinancera les équipements (sportif, urbain, d’infrastructures), dans le tourisme (60MM$ de recettes en 2008, selon Goldman Sachs) et du  sponsoring.

Dans ce dernier domaine, la bataille sera sévère. Déjà, la candidature de Pékin, pour 35 M$, a été souscrite par 20 firmes telles Fuji, Telstra ou Heineken. Chaque groupe désireux d’avoir son logo olympique, le paiera en dizaines

de millions de US$. Non sans  avoir négocié avec l’Etat des garanties contre ses deux risques – le piratage de son produit, qui sera exacerbé par ce marché très alléchant lors des Jeux Olympiques, et le risque politique, de voir son image chère payée, s’inverser par l’expression de violences à travers le pays .

 

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