Pékin a obtenu le verdict dont elle rêvait depuis dix ans. A présent, il lui faut préparer, et faire face à un problème technique grave :
Placée entre la steppe mongole et le désert du Gobi, et ayant peu investi au cours du dernier demi-siècle dans son réseau aquatique, la capitale est presque à sec, ayant vu, en 1999, son plateau aquifère chuter de 2m.
Ses besoins sont immenses – 4 MMm3 d’eau /an, pour ses foyers, usines et champs. Or, le réservoir de Miyun, a baissé des 2/3, à 1,4MM m3. Si la sécheresse des 3 dernières années se prolonge, l’eau manquera dès 2002.
Pour faire face, Pékin s’apprête à des chantiers pharaoniques.17MM$ permettront d’ici 15 ans d’acheminer vers le Nord, sur 1200km, 15% des eaux du Yangtzé -hélas polluées. 2,1MM$ permettront l’achat à l’étranger de 16 stations d’épuration des eaux, pour recycler 90% des eaux usées contre les 42% actuels.
Et surtout, les prix vont changer : dès 2003, l’eau coûtera 6Y/m3, puis 10, voire (prédit un informateur) 40Y/m3, contre 2 Y aujourd’hui. Un fort exercice de communication sera nécessaire, car la part de gens capables d’assumer un tel «budget-eau», sera mince.
Certains experts n’hésitent plus, vu le sérieux de la crise, à préconiser un déplacement de Pékin vers une région plus humide. Mais un volet du dossier reste vierge – celui de la formation des citoyens à «l’eau, matière précieuse»: le pékinois consomme 280 l/j, contre 100/130 à l’européen du nord, qui s’en trouve bien !
Sommaire N° 26