Editorial : editorial_21_2001

Lundi (4/06) marque le 12.anniversaire de la fin du printemps de Pékin 1989. En majorité, les jeunes ignorent – la page semble tournée. Ce qui n’empêche, cette semaine, le resserrement de l’ordre public – presse locale ex-purgée, net bloqué (sites étrangers inaccessibles), surveillance discrète aux points symboliques.

Comme chaque été depuis 4 ans, la Chine voit venir la sécheresse. Au Nord, 41jrs du printemps (la moitié) se sont passés sous 18 tempêtes de sable (trois de plus qu’en 2000): les experts croient à l’entrée dans un cycle d’un siècle de shabao (tempête de sable).

Plus de pluie depuis 100 jours, 23,5M d’ha plantés sont menacés (2M de plus qu’en 2000), dont 10% (Sichuan, Yunnan) ont déjà leur récolte perdue, tandis que les réservoirs du Nord-Est sont demi vides- avant même les chaleurs!

Miyun, le réservoir de Pékin (1MMm3/an) réagit en déplaçant les riverains, et veut forcer d’ici 5 ans le remplacement de l’engrais chimique par le biologique, dont la production doit tripler d’ici là, à 300.000t.

Dans ce contexte, et face à l’entrée à l’OMC, à laquelle la Chine céréalière, très subventionnée, n’est pas prête, un plan émerge, à paraître après l’été, de mesures convergentes visant à remettre le paysan sur ses sillons, en lui donnant des moyens d’investir :

– la 1ère vise à interdire les taxes illégales (1,2MM$ en 1999, 30-40% des revenus), selon un schéma testé dans l’Anhui, à élargir au pays entier.

– Pékin veut «réduire ou abolir» la taxe nationale agricole (8% ), et compenser cette perte par une ponction accrue sur le revenu boursier.

– Forte de son expérience de réforme des 4 grandes banques, la BPdC va relancer les coopé de crédit rural, ruinées par leur nombre (40.000) et leur gestion faible. Elles seront «fédérées» en une chaîne de CCR ou banques privées, et auront le paysan pour actionnaire et administrateur.

– D’autres mesures visent un renfort technologique, tels ces 50 pôles agronomiques à créer d’ici fin 2001, avec 500MY d’aides, ou l’encouragement d’un nouveau fourrage, l’alfalfa, plus nutritif.

Autant de mesures prises sous le feu de la nécessité : le différentiel de richesse s’aggrave toujours plus, entre 6280Y/an (+6,4%) au citadin  et 2253Y/an (+2%) au paysan – la situation est tendue et un new deal urgent – les émeutes rurales ne sont pas rares !

 

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