· Cette affaire nous revient de Bananwan, village perdu au bord de la Ba (affluent du Yangtzé), au Sichuan. A 30 ans, cette femme s’estima victime du planning familial: après 2 naissances- des filles- son mari avait dû se soumettre à la stérilisation. Mais elle -peut-être soumise à l’enfer des critiques de ses parents et beaux parents- ne pouvait vivre sans héritier mâle: elle conçut le plan interlope suivant. Au village, les vieux garçons ne manquaient pas – faute d’avoir réuni l’épargne pour pouvoir convoler. Elle alla les voir l’un après l’autre, pour leur offrir un marché: elle serait mère porteuse de leur descendance; à la naissance, en cas de fille, elle lui rétrocéderait, moyennant finances; en cas de garçon, elle le garderait. Ainsi fut-il. Par ce trafic, elle s’enrichit, dit la chronique. Si l’amant-père s’avérait incapable de lui payer le montant prévu, elle se servait chez lui, emportant le bébé -ou tout objet de son choix- pour le revendre. L’histoire ne dit pas ce que pensait le mari – brave homme, un peu trop doux, peut-être. Sa punition lui vint du ciel: après 8 grossesses extraconjugales, le ciel ne l’a toujours pas bénie d’un enfant mâle. La justice, qui ne s’est pas inquiétée des cas de kidnapping ni de ceux de vols par effraction, pourrait se montrer plus pointilleuse face à sa fertilité débridée – en Chine, c’est un enfant, pas dix !
Sommaire N° 20