Profitant d’une conjoncture souriante, la SDPC a supprimé (21/5) les prix imposés aux voitures made in China. Mis en place en 1998 pour couper court à une guerre commerciale, la mesure fixait des tarifs, avec fluctuation permise de 10%. En stabilisant les prix, la SDPC espère pousser à la consommation. Mais les constructeurs ont contourné depuis longtemps le carcan, en proposant gadgets gratuits (PC, équipements), ou "offres spéciales" illimitées. Pour cette raison, à en croire des groupes comme GM ou VW, la «liberté» ne changera pas grand chose – les marges sont déjà réduites, et il n’y a pas urgence- Auto-Resources-Asia s’attend à des ventes en Chine, en 2001, de +9%, à 732.000 unités!
L’initiative de la SDPC surgit en pleine mutation de la demande. En 1995, 10% des voitures étaient achetées par des privés, la part du lion revenant aux cadres et firmes. Six ans après, la tendance s’inverse: déjà 40% vont aux particuliers. Payée des deniers privés, l’auto doit désormais refléter davantage les attentes personnalisées de l’acheteur : les constructeurs couvrent les segments de marché monospace, compact, autour de 12.000$ l’unité.
En même temps, hausse des revenus urbains et dignitaires en mal de statut, ont doublé les ventes de berlines de luxe au 1r trim. A 41000$, l’attrait pour l’Audi A6 (Changchun) est si fort qu’il en coûte 4-5mois d’attente : VW renforce la production. Même tendance chez Honda, partie pour vendre 50000 Accord en 2001 (contre 32.000 en 2000) et qui réinvestit 33M$ de plus dans sa JV de Canton. Les imports ont doublé au 1er trim. à 15.000 unités
grâce à la chute des taxes douanières (de 100 à 80%).
A long terme, la question stratégique qui se posera aux constructeurs étrangers-présents ou non en Chine – sera de choisir entre production locale, ou attente de la baisse des droits en 2006, à 25%, avec l’OMC.
Sommaire N° 20