· En 1999, pas moins de 15.000 enfants chinois furent tués ou blessés dans leur école, pour cause de bagarre, d’intoxication, d’équipement déficient, ou de suicide. Dans tous les cas, en droit chinois, l’établissement est financièrement responsable. Pour des lycées en déficit chronique, le fardeau est toujours lourd (434.000$ en ’99 à Shanghai), au détriment de la qualité de l’enseignement : les cours «à risques» (sport, chimie) sont suspendus. Le 19-20/5 à Shanghai, parents, administrateurs et enseignants de 30 écoles ont conféré avec des législateurs pour modifier la règle. Dès la rentrée 2001-2002, les écoles ne verseront plus de dommages que pour les accidents leur incombant – bâtiments vétustes, intoxications alimentaires, châtiments corporels. Pour les autres, les parents devront souscrire une assurance responsabilité civile, notion qui fait son entrée en Chine. Cette même assurance aura prochainement un autre client : les ouvriers, dont les usines se défausseront d’une part de leurs responsabilités (en croissance exponentielle) dans les accidents du travail (870.000 cas en 2000 et 117.000 morts). L’Etat s’apprête à ouvrir aux assureurs étrangers ce secteur d’avenir.
· Berceau d’une médecine traditionnelle, la Chine est dominée sur son marché par l’étranger. Au 1er trim. 1999, les exports de médicaments traditionnels ont chuté de 30% alors que les imports ont triplé. La tendance s’est poursuivie en 2000, avec 1MM$ d’imports du Japon, Asie du S/E et Europe, qui battent toujours plus une industrie locale surannée -en qualité, présentation (capsules, pilules, crèmes), procédés techniques high-tech, emballage et marketing. Hauts de gamme, ces décoctions ou onguents conquièrent une clientèle aisée. Pour aider son secteur à réagir, la SDPC vient d’annoncer le déblocage de « plusieurs MMY», afin d’accélérer la concentration d’une industrie faite à 80% de PME. 1er géant du médicament traditionnel chinois (inauguré le 20/5), China Medicinal Materials, a l’ambition de reconquérir la place chinoise sur le marché mondial. Le plan de la SDPC prétend aussi imposer en Chine les normes internationales: une nouvelle réglementation attend le feu vert du Conseil d’Etat.
· A peine nommé gouverneur du Liaoning, Bo Xilai, s’attelle à la modernisation de la province, en annonçant (16/5) la fusion de 4 aciéries locales –Anshan, Benxi, Dalian et Fushun. Le nouveau groupe qui produira 10Mt/an (autant que Shougang de Pékin, 1/3 des 28Mt de Nippon Steel en 1999). La concentration permettra des achats groupés de minerai et de houille, la fermeture de capacité obsolète et des licenciements (le plan reste inédit). Un processus similaire est visible au plan national – concentration imposée par la surcapacité structurelle mondiale (tirant les prix à la baisse), la microstructure de la sidérurgie chinoise, et la levée des protections douanières après entrée à l’ OMC (en 2005, la taxe à l’import tombera de 10 à 8%). En avril, Baosteel (Shanghai), Shougang et Iron& Steel (Wuhan) ont signé un accord d’achat, marketing et R&D -les 3 aciéries «pesant» ensemble 30Mt /an. La concentration offrira d’autre part, aux nouveaux groupes, une défense plus solide contre les plaintes en dumping des producteurs d’Europe et d’Amérique.
Sommaire N° 20