En sept. 1997, Zhu Rongji s’était donné trois ans pour remettre sur leurs rails les 370.000 EE de l’époque, dont 47% dites "non rentables". Début 2001, chiffres en mains, la presse affichait la réussite du pari: le secteur aurait engrangé en ‘2000 des profits de 28MM$ (+130%), et 62% des 6600 GEE seraient bénéficiaires.
Mais le rapport annuel du Bureau National d’Audit jette une ombre au tableau. L’audit des comptes 1999 de 1290 GEE est édifiant: 2,75MM$, soit 3,4% de leurs actifs ont disparu, sous for-me d’emprunts en souffrance, d’invests hors budget et de malversations. 68% des comptes étaient bancals, et au total, 11% des actifs n’ existaient plus que sur papier.
Le passage au crible des chiffres des chantiers publics n’était pas plus rassurant. 1MM$ (15% des fonds) a été siphonné dans des projets de routes. 46 projets d’amélioration de la qualité de l’air, ont révélé un "trou" de 26% (120M$). Même problème chez les banques, notamment à l’ABC, dont les livres ont trahi 33 irrégularités portant sur 1,7MM$. Autant de flous qui posent la question du niveau réel des actifs des EE, et de l’effectivité de l’assainissement des banques et EE par les SDD.
La fermeté de l’audit national signale toutefois une prise de conscience croissante dans les milieux économiques, de l’impératif de transparence comme condition préalable aux réformes (indissociables) des EE et des banques. Parallèlement apparaît une ébauche de remède: la SETC admet (9/01) que 3000 EE dites "rentables" en 1997 sur la base de leurs comptes truqués, vont devoir fermer. Le 28 déc., l’Office Statistique National dénonçait la falsification à grande échelle des chiffres en province, et promettait des sanctions.
Timides tentatives, mais plus réalistes que jamais:la SETC pense qu’avec l’entrée à l’OMC, la cure imposée aux EE, loin d’être achevée, devra durer encore pas moins de 10 ans – on est loin de faire dans le triomphalisme
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