· En déc. 2000, Pékin ordonnait aux opérateurs de télécoms de baisser de 50% leurs tarifs internationaux:mesure pénalisatrice pour China Telecom, tarissant une source de profits déjà amputée par ses jeunes rivaux, Jitong et Netcom, avec leur service «IP» (tél.- internet) 70% moins cher.
A l’autre bout du spectre, Railcom, mis en place pour écorner le monopole de CT (95% du marché) des lignes fixes, entre en scène fin du mois, et l’obligera à partager ses bénéfices sur la haus-se des tarifs locaux consentie par le MII. Railcom promet aussi la concurrence sur la trans-mission de données, avec son réseau plus rapide. Tout ceci pourrait jouer contre CT lors de son entrée en bourse internationale en juil. -7 à 10MM$ espérés. Pour conserver ses 20,5MM$ de chiffre d’affaires en 2000 et sa croissance de (+15%), CT devra s’aventurer sur le terrain de la concurrence -but de la manoeuvre du MII.
· La fièvre du Nasdaq et la spéculation sur les start-ups sont retombées, en Chine comme ailleurs. Selon les courtiers hongkongais, les valeurs qui caracoleront entre Shanghai, Shenzhen et HK d’ici 2002 seront l’immobilier, les transports maritime, aérien et routier. Ce dernier bénéficiera de la priorité du Xe plan: après avoir cofinancé 16.000km de voies rapides en 2000, Pékin en prévoit 25000 autres d’ici 2005, surtout à l’Ouest. D’ici là, le réseau routier alignerait 1,6M de km et relierait 99,5% des villes, 93% des villages. Mais l’incidence des forts détournements constatés dans le secteur (cf p.1) reste imprévisible.
· En ‘2000, le commerce extérieur chinois a battu son record, avec 474,3MM$, +31,5%.Mais son excédent commercial, à 24,1MM$, a chuté de 17%, son niveau le plus bas depuis ’96, avec des exports de +27,8% « seulement », pour des imports de +35,8%. Tout au long de l’année, la courbe de croissance des exports n’a cessé de s’ éroder: en déc. ils plafonnaient à +8,5% contre +45% en juin! Merrill Lynch prédit la poursuite de la tendance en 2001 à +8%, due à la baisse de la demande mondiale, notamment des US, 2e partenaire commercial de la Chine,qui absorbe 22% de ses exportations. La Chine demeure vulnérable aux courants mondiaux: l’export compte pour 20% de son PIB. Pour contrebalancer ce frein et atteindre son objectif de 8% de croissance pour ’01, Pékin va augmenter ses dépenses d’infrastructures (déjà importantes, à 18,1 MM$), et tenter de relancer la consommation. Mais on voit mal par quels moyens, vu l’état de l’économie rurale (cf « Une ») et la hausse du chômage.
· Après un bon exercice 2000 (+50%), la bourse chinoise s’inquiète des rumeurs croissantes de délits d’initiés. Le Président de la CSRC, Zhou Xiaochuan en personne, plaide pour une intervention moindre de son organe de tutelle, afin de réduire la spéculation et assainir le marché. Le processus de sélection en Bourse, avec sa priorité systématique aux EE, va disparaître en mars. Au même moment, la CSRC mettra aussi fin au plafonnement du prix des parts, au 1er achat comme à la revente. Artificiellement sous-estimés (sauf pour quelques groupes de produits hi-tech), les prix de 1èrecotation garantissent une ruée sur les actions: les parts doublent ou triplent au 1er jour. La réforme veut éliminer ce type de distorsion et avertir l’investisseur de la réalité du marché – toutes les OPV ne sont pas gagnantes, et leurs prix doivent être régulés par la loi de l’offre et la demande.
NB: China Daily croit savoir que le lancement du marché secondaire, à Shenzhen, sera repoussé à mai, suite à la récente chute du Nasdaq.
Sommaire N° 2