Pol : 2001, la Chine-Odyssée de l’espace

· Le 10/01 à 01h , une fusée Longue Marche 2F a mis sur orbite Shenzhou II, le "vaisseau divin" (nom donné par Jiang Zemin), capsule qui aurait suffisamment gagné en technique,sur sa 1ère version Shenzhou I, pour être habitable à l’avenir. Lancé en novembre  1999, Shenzhou I avait accompli 14 révolutions en 21 heures, avant de retourner dans l’atmosphère et d’y être récupéré. Un peu plus grand que son modèle russe Soyouz, le vaisseau chinois serait conçu pour quatre «taikonautes» (du chinois taikang, espace), déjà en formation, en prévision d’un vol habité. Quand? Entre «18 et 24 mois» (selon un expert étranger), voire «5 ans», de source chinoise, plus prudente. Cela dépendra du succès du vol présent – de la survie, une semaine, des animaux et plantes à bord, pour tester le système de survie. Le vol habité sera encore précédé de deux autres vols tests. Très secret, le programme spatial chinois est dans sa 31ème année.

· Depuis juin 2000, sept Secrétaires du Parti ou Gouverneurs provinciaux ont été remplacés, dans un mouvement où chaque leader place ses hommes, dans l’attente du XVI. Congrès du Parti d’octobre 2002, où se négociera l’équipe dirigeante du prochain quinquennat.

Dans ce quadrille, Bo Xilai, 51 ans, remplace Zhang Guoguang (qui prend le Hubei), comme Gouverneur du Liaoning. Fils de l’ex-1er Min. Bo Yibo, l’un des "huit immortels" fidèles de Deng, Bo Xilai était depuis 1993 maire et Secrétaire du Parti à Dalian (Liaoning), qu’il a énergiquement convertie en une «HK du nord», au moyen d’investissements notamment de Corée/Sud et du Japon -une des villes les mieux gérées du pays.

La direction de la province est un tout autre défi : au coeur de la «ceinture de rouille», artificiellement peuplé par Mao pour faire bouclier à une invasion soviétique qui n’est jamais venue, le Liaoning est aujourd’hui mal en point, perclus de chômage, maladies, corruption et mafia.

· HK vient de perdre (11 /01) son homme le plus populaire, Anson Chan, n°2 au gouvernement, patronne des 190.000 fonctionnaires. Chan a démissionné, ayant été critiquée depuis Pékin, pour ne pas suffisamment épauler son gouverneur, Tung Chee Hwa. Sur le fond, les dirigeants de Chine veulent jouer le jeu fixé par Deng,  yi guo liang zhi, «un pays, deux systèmes» – 50 ans de droit d’administration locale. Le problème est que ces deux systèmes sont en lutte d’influence. Anson Chan était fille de cette classe de patriciens avec qui Pékin a choisi de partager le pouvoir local. Jusqu’au dernier jour, elle a défendu l’idée de la chance d’une synthèse, à Hong Kong, entre les deux systèmes. La grande question de l’an 2002, est de savoir si Chan va se présenter au suffrage, pour le poste de gouverneur, contre Tung, appuyé par Pékin – et comment évoluera, à cette échéance le principe «yi guo liang zhi»!

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