· La Banque de Chine, la BdC, affirme (14/5), que ses prêts non performants (PNP) atteignent 28,8% du total en 2000, soit 47,6MM$, en baisse de 10,6% par rapport à 1999. La CCB fait état d’une baisse de 0,5% de son taux de PNP au 1er trimestre. Ces chiffres sont à l’origine d’une controverse dans les milieux financiers, sur la solvabilité réelle des banques chinoises, qui semblent encore largement sous-estimer leurs mauvaises dettes. Le Financial Times rappelle que la BdC annonçait en ’98, un taux de PNP de 11%. Après transfert en 2000 aux structures de défaisance, par les 4 banques publiques, d’un total de 168MM$ de créances irrécupérables, Dai Xianglong, Gouverneur de la Banque Centrale, estimait en mars 2001 le taux à 25%! La majorité des milieux financiers étrangers n’hésitent plus à l’évaluer à 50%. Ce que les chiffres bons (mais peu plausibles!) des deux banques signifient : alors que la BdC va tenter l’entrée en bourse de HK, via sa branche locale, pour 4 à 5MM$, et que la PBdC autorise les « 4 soeurs » à émettre des bons à terme, le secteur veut se donner l’apparence de santé-méthode Coué qui, jusqu’alors, lui réussit.
· 2 ans avant l’inauguration de son futur chantier naval à Waigaoqiao (Shanghai), la CSSC signe (12/5) sa 1ère commande: deux vraquiers de 175.000t, type «Capesize», pour le compte de la COSCO – le plus grand gabarit au monde. En même temps, TCC, leader des armateurs hongkongais, annonce une commande de 36M$ pour un autre Capesize, plus un en option. Il y a 10 ans, la Chine était connue pour ses navires petits et de basse technologie. Avec l’outil de Waigaoqiao d’un investissement de 385M$ et (en 2003) d’une capacité de production de 1,05M TJB/an, la Chine confirme sa montée en puissance – d’autant qu’il s’agit, désormais, de cargos de grande capacité et haute technicité (à double coque).
Confirmées par le bilan du 1er trim. (+14,7% d’ exports, +17,3% d’imports dans le secteur), les perspectives sont radieuses. En vrac sec, le marché mondial est au bord de la saturation, sauf vers la Chine, qui devra s’équiper pour importer 70Mt de minerai de fer/an. Bien d’autres matières 1ères (y-compris pétrole et gaz) sont dans la même situation. Avec moins de 30% du fret chinois contre 55% à l’Ouest. Le trafic conteneurs, peut encore compter sur une marge de croissance. Enfin, le conflit qui oppose l’UE aux chantiers coréens accusés de dumping (14% en dessous des coûts) épaulés par des subventions pour sauver les chantiers navals de la faillite, pourraient porter le coup de grâce à un rival redoutable.
· Suite au retrait piteux de brasseurs étrangers (cf VdlC n°6/VI), un outsider s’est joint à Tsingtao et Yanjing, dans la course à la maîtrise du marché chinois de la bière – marché éclaté (500 brasseries), mais vaste (22Mt en 2000, 2e mondial après les US). Huarun, de China Resources, a fait un coup en reprenant 13 petites brasseries (2Mt/an), pour 362M$. Avec l’aide, en gestion, de South African Brew, Huarun a sa base dans le N/E (Shenyang, Dalian, Jilin, Harbin), mais s’étend à présent à Chengdu et Tianjin. Tsingtao et Yanjing ont répliqué en annonçant, sur le fief de Huarun (Liaoning, Heilongjiang), une guerre publicitaire et d’achats. Ensemble, les trois groupes tiennent 20% de la production nationale, %age qui augmentera, grâce à la rapide concentration du marché. Pour Huarun, c’est l’histoire du 3ème larron de La Fontaine: yu bang xiang zheng, yu weng de li (« quand héron et huître se disputent, le pêcheur tire profit »).
Sommaire N° 19