En 2000, l’immobilier a représenté 20 à 25% de croissance du PNB et engendré pour 94 MM$ de chiffre, rien qu’en vente d’actifs publics. Les mesures d’aide à l’accès à la propriété (prêt bancaire, baisse d’impôts, plan épargne, hausse des loyers des apparts d’entreprise d’Etat, marché de l’occasion) portent leurs fruits, même si les prix à l’achat, erratiques et irrationnels, restent hors de portée de bien des bourses (1952RMB/m²,dix fois le revenu/an du foyer, ratio bien plus élevé qu’en Occident).
Dans les 36 plus grandes villes, 70% des logements sont privés, contre 13% en 1993. La part du revenu consacré au logement s’envole, pour les propriétaires mais aussi pour les locataires, de 3,2% en 1996 à 15% aujourd’hui. Hier rivés par le logis gratuit à leur EE, les citadins descendent aujourd’hui au privé, sans perdre leur logement -ils le sous-louent. L’immobilier devient un placement, tout comme la bourse, et les riches s’arrachent les villas à 500.000$ avec vue sur la Grande Muraille, du lotissement «la Commune» –c’est l’ère de la résidence secondaire !
Les promoteurs changent de stratégie. Les nouveaux complexes se réclament d’une meilleure qualité (le scandale de l’ammoniac de New Town, à Pékin, a laissé des traces), d’un bon design (conséquence de tous ces complexes mal conçus et qui sont restés invendus), verts (les mairies refusent désormais les projets sans parc), et plus ouverts aux étrangers (davantage de lotissements reçoivent la licence de vente aux non chinois).
Ainsi, la demande se fait plus exigeante, et l’offre plus variée. C’est le promoteur qui a du mal à suivre. Mis à part quelques gros groupes hongkongais, la plupart sont des PME plaçant dans le secteur «quelques sous» en amateur,
grevant ainsi leur chance de monter en puissance: le secteur reste à structurer. Demeure aussi une ambiguïté au niveau des titres de propriété, liée au statut constitutionnel du sol, bien incessible de l’Etat.
Sommaire N° 18