Petit Peuple : qui paie ses dettes, se libère

• fondée par San Junsheng en 1994, la Cie des créances s’était rendue célèbre à travers la Chine par l’outrageux folklore de ses 38 employés qui rendaient visite aux mauvais payeurs pour le compte des clients, en uniformes blanc et jaune canari brodés des mots « payer ses dettes ». Au cas où la scène n’eût été remarquée, ils leur jouaient -en pleine rue- une aubade avec fanions, gongs et tambours,et promettaient de revenir. La plupart du temps, rouges de honte, les débiteurs payaient. Hélas, l’âpreté au gain est mauvaise conseillère: M. San ajouta à son attirail fusils de chasse, matraque électrique et somnifères, et se mit à kidnapper les endettés, pour les libérer contre paiement. En six ans, le gang enleva 28 personnes et récupéra 320.000Y. Ce palmarès peu honorable vient de valoir à San et à 3 de ses sbires, le plus lourd verdict contre une compagnie de créances: des peines de 11 ans à la perpétuité. La morale de l’histoire, cependant, est inattendue: le petit peuple presque unanime considère San et son gang comme des héros du peuple brimés par le système : ils étaient le dernier recours contre les mauvais payeurs, vu l’inefficacité de la police et de la justice dépassées par l’ampleur de la tâche -San est frappé par la justice, disent certains, pour s’être substitué à sa carence!

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