A la loupe : Les chiens sont entrés dans Pékin

Ces jours-ci, nulle trace des boules de pelage blanc dans les  hutongs (ruelles) à Pékin, qui déboulent en jappant de tous cotés. « C’est l’époque de payer la taxe » explique M. Zhang, maître de Huahua, pékinois. 5000Y l’enregistrement, puis 2000Y/an, est un budget insupportable pour le Pékin moyen (trois mois de salaire du couple de M. Zhang). « On ne paie pas, alors on cache le chien quelques jours ». D’autres se défaussent de l’impôt en le payant à la campagne, 10 fois moins cher. La mairie a fixé ce montant dissuasif en 1992, suite à l’invasion des mascottes -à peu près en même temps que la pratique des bouquets de fleurs, et dans le cadre d’une même demande naissante d’un cadre de vie plus chaleureux.

Pékin compterait 100.000 chiens et chats, Canton et Shanghai 60.000 chacun. Chiffres invérifiables, la plupart des bêtes étant « noires », de statut sinon de poil: les sondages varient de 6% à 40%, pour les foyers entretenant un animal.

L’animal de compagnie, en plein essor, est signe extérieur de richesse pour les uns, deuxième enfant pour les autres (frustrés par le planning familial) et vise éventuellement à décourager les cambriolages. Une industrie nouvelle émerge en dizaines de M$ par métropole: toilettage, soins (120 cliniques à Pékin) et aliments, dominés par l’importation (90%). Cette mode s’accompagne d’inconvénients bien connus ailleurs: 137 morsures par jour à Shanghai, et déjà, les inscriptions apparaissent au printemps sur les trottoirs: « si je fais, mon maître ramasse ! »

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