A la loupe : Taxes rurales: la réforme, côté potager, et jardin !

En mars 2000 fut lancé un projet pilote visant à unifier et réduire les innombrables taxes rurales dans l’Anhui puis dans sept préfectures du Shaanxi, Guangdong, et Jiangsu. Le plan prévoit l’extension du système au pays entier d’ici mars 2002. Selon le Soir de Canton, à Sihui, au Nord-Ouest du Guangdong, l’expérience a permis de réduire de 34% en moyenne l’imposition des arboriculteurs, voire de 50%, chez certains: Ma Qi, cultivateur de mandarines, n’a payé que 620Y de taxes en 2000. Les 3 préfectures du Shaanxi (Zizhou, Heyang et Hanyin), ont enregistré une coupe d’impôts de 38%. Le Jiangsu est moins optimiste: la réforme, en soi, allège bien le fardeau rural (taxes d’écoles, routes, armée, adduction d’eau). Mais vu l’indigence des subventions, au Henan par exemple, 90% des préfectures ne peuvent payer leurs cadres, et Sihui s’est retrouvé avec 200.000Y de budget annuel après réforme, au lieu des 10M habituels. D’où les tentations d’abus, et leur pendant, les jacqueries!

Pour Pékin, la seule solution passe par sa réforme, celle des taxes et des administrations de base, à dégraisser de 50%.

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres: Pékin n’a offert pour 2001, que 2,4MM$ de compensation des taxes perdues. Comment remplir les coffres du village ? Et comment, se demandent les paysans du Jiangsu, imposer « à distance » une réforme qui s’attaque de front aux privilèges des potentats? D’ailleurs, en faisant du petit  ganbu (cadre de base) le bouc émissaire, Pékin occulte d’autres sujets de discorde: la misère scolaire (cf VdlC n°7/VI) ou de sécurité sociale grèvent autant l’avenir du paysan. Enfin, on ne voit pas clairement, dans cette campagne, l’élément-clé, qui fera son succès ou échec: comment concilier ce dégraissage en hommes et en moyens, et la fidélité et coopération entre cadres du sommet et de la base !

 

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