8 fonds mutuels sur 10 (la CSRC vient de l’admettre, 23 mars 2001) ont manipulé les cours de leurs titres. Boshi, le plus « épinglé », a opéré 10.000 « transactions anormales ». Mais (seuls) 4 cadres ont été licenciés, 2 rétrogradés et 24 « avertis » ou « privés de bonus ». La tutelle boursière évite une répression frontale qui risquerait de décourager les investisseurs, et tient le cap de la consolidation des cours, pour attirer les 810 MM$ d’épargne (elle y est aidée par les bas taux +/- 2,25%, et par les 20% de taxe sur les intérêts).
Par ailleurs, Hua an a été désigné (25/03) comme premier gestionnaire à lancer « bientôt » le premier fonds mutuel ouvert (sans plafond, dont les porteurs peuvent se retirer à tout moment, contrairement aux fonds bloqués). Hua An vient de signer un accord technique avec Jardine Fleming (HK) -prélude à une JV une fois la Chine à l’OMC. D’autre chinois, associés à d’autres étrangers, sont sur les rangs pour une licence du même type. L’entrée en bourse de l’expertise étrangère permettra de vaincre les réticences des investisseurs, espère Pékin, qui croit aussi qu’augmenter le nombre de fonds (qui gèrent 2-3% de la masse boursière contre 10% aux Etats-Unis) permettra la bien nécessaire stabilisation d’un marché trop spéculatif: la CSRC s’apprête à approuver 4 nouveaux gestionnaires de fonds, portant leur nombre à 17.
Elle a aussi prédit (26/03) l’introduction en marché « B » de nouveaux titres, et de tranches supplémentaires dans les titres existants: garantie de maintien de la hausse du marché B dont les indices poursuivaient leur envol le 27 -/+87% à Shanghai, +187% à Shenzhen en un mois, depuis leur ouverture aux devises des Chinois.
NB: mi-mars, Wu Jinglian, conseiller de Zhu Rongji, avertissait: « si l’on ne met pas un terme à la sur-spéculation en bourse, elle risque l’effondrement ». Zhou Xiaochuan, patron de la CSRC, répliquait (contrairement à l’avis de 61% des Chinois): « la bourse chinoise n’est pas une bulle ». L’avenir tranchera.
Sommaire N° 13