· dès les premiers jours de 2001, anticipant son entrée à l’OMC, la Chine offre un «paquet de cadeaux» à différents groupes étrangers sur son sol. Le Conseil d’Etat vient de promulguer une baisse des tarifs douaniers de 16,4% à 15,3% sur 3462 articles (49% du code douanier), et un nouveau mode de calcul de la taxe, basé sur le prix usine («transactional price») du produit importé; la SAIC réforme (1/01) les licences commerciales pour groupes à capitaux étrangers: attribuées entre jan et juin ’01, elles ne seront plus assujetties à re-nouvellement annuel, et ne feront qu’une avec celles octroyées aux chinois;® au terme d’une révision (en cours) de la loi, les JV d’exploration pétrolière seront libérées de l’obligation d’employer prioritairement personnel et équipements locaux. Jusqu’alors monopole du forage on shore en JV, la CNPC devra désormais partager avec Sinopec. Et pour la CNOOC, la durée d’exploitation de ses puits offshore en JV sera rallongée.
· le 3ème millénaire s’annonce glorieusement pour Kodak en Chine, dont le marché local de la pellicule et du développement grandit de 8%/an et deviendra sa 1ère base mondiale en 2010. Fort de ce succès, le groupe de Rochester (USA) investit: 10M$, en 2001 iront dans l’équipement de 300 boutiques Kodak en imprimantes photo digitales à Shanghai (jan-avril), puis de 700 autres entre Pékin, Canton et Shenzhen. Kodak mise aussi sur les salles obscures, et place 4M$ dans la création d’un complexe multisalles de 3500m2 et 956 places, en JV avec Shanghai Film & TV. Dernier cri, le cinéma sera adapté aux handicapés moteurs et malentendants, et inaugurera un principe novateur de tarification – au milieu de la guerre des prix des billets: 30 Y dès la sortie du film, puis dégressivité de 10% chaque semaine, permettant à toutes les bourses de fréquenter la même salle -mais pas en même temps. Kodak veut introduire ce concept dans plusieurs autres métropoles.
· rien ne va plus pour Kraft/Chine. Une des plus anciennes JV, elle y a perdu 800M$. Kraft jette l’éponge, et remet 85% des parts de l’usine au pékinois Sanyuan, pour 80M$. En fait, pas un yuan ne sera échangé – Sanyuan paiera Kraft en yoghourts sous sa marque. Loin d’être limité au seul groupe US. Le problème touche tout l’agro-alimentaire, à l’aube de l’entrée à l’OMC: la Chine est globalement non compétitive. Kraft compterait revenir sur ce marché une fois dans l’OMC, en y vendant ses produits faits à l’étranger !
· sur le champ de bataille du marché des TV, les pertes ont été lourdes : depuis 1996, la guerre des prix a coûté 2,42MM$ aux fabricants nationaux. Pire : leur production l’an passé (jan-oct) a reculé de plus de 50%, à 27,1M de postes, et 6M d’appareils demeurent invendus. Autre conséquence négative: la perte sèche a empêché les groupes chinois d’investir dans les R&D, et de se refaire une santé par la vente de TV de haute technologie. Pendant ce temps, les étrangers, jusqu’alors en chute libre en Chine ont fait un come-back très visible, dans le segment des appareils à haute va-leur ajoutée: passant de 10% à 30% de jan. à oct., notamment en installant en Chine leurs centres de R&D et en étoffant leurs réseaux de vente.
Sommaire N° 1