Avec sa conférence de presse du 15 mars, le 1er ministre chinois Zhu Rongji a clos le Plénum comme il l’avait ouvert: par un avertissement sévère à l’électorat taiwanais.
La différence entre les deux dates, tenant à une montée en puissance : "savoir qui l’emportera ne nous regarde pas. Mais quelque soit l’élu, Taiwan ne sera jamais autorisée à choisir l’indépendance…
" L’intervention intégrait une main tendue : "à qui se réclame d’une seule Chine, nous pouvons faire des concessions… Celui allant dans l’autre voie, l’affaire ne finira pas bien".
Une allusion allait plus loin encore : "des manoeuvres ont lieu à Taiwan depuis quelques jours
(Ndlr: la chute de la Bourse de 7%, lundi 13 mars, due aux ventes des petits porteurs en prévision du changement de pouvoir; tendance que Zhu semble interpréter comme initiée par le DPP), pour faire sortir vainqueur l’homme en faveur de l’indépendance. Le résultat du scrutin sera lourd de conséquences. Ecoutez notre conseil : ne votez pas sur une impulsion, ou vous n’aurez pas d’autre chance, sauf pour regretter"…
Les choses sont donc claires, Pékin a déclaré son choix, contre m. Chen Shui-bian et le DPP! Comme pour entretenir le doute, à la question sur le risque, lors du scrutin, d’exercices militaires chinois autour de l’île, Zhu a lancé cette boutade sombre: "prenez patience -vous verrez bien -d’ici 48 heures".
La raison de cette intervention spectaculaire, à trois jours du vote, était transparente:
Chen Shui-bian était donné devançant ses adversaires, Lien Chan, le vice-Président sortant, homme du Kuo Min Tang, et James Soong, le candidat «hors parti», en faveur d’une normalisation rapide – deux hommes avec qui la Chine eût préféré discuter l’avenir!
Sommaire N° 9