Contrainte par le tremblement de terre de septembre 1999, de reporter, à mars 2000, ses élections présidentielles, Taiwan doit, à présent, subir de l’ANP une salve concertée d’attaques verbales, destinée à renforcer la pression:
Zhu Rongji a ouvert le débat, en rappelant que si Taiwan devait oser le divorce, la Chine "ne resterait pas les bras croisés".
Trois Commandants de régions militaires ont suivi, menés par Zhang Wannian, chef d’état major, et Chi Haotian, ministre de la défense, multipliant mises en garde, promesse de "défendre HK" et réclamant une date limite pour le retour "pacifique".
Qian Qichen, Vice 1er, daubait l’île, "effarouchée de tout, la conscience coupable…" et accusait les USA de rêver d’en faire un "porte-avions insubmersible"…
Le quotidien de l’APL n’était pas de reste, en s’en prenant pour la 1ère fois (quoique non nommément) à Chen Shui-bian, le candidat DPP indépendantiste.
Jiang Zemin, comme souvent, tenait des propos dualistes, à travers deux poètes classiques.
Un journaliste taiwanais citait Caozhi (époque Qin 1700 ans: "quand on cuit les haricots au feu des cosses, les haricots pleurent dans le wok – pourquoi nous mettez-vous sur le gril?".
La réponse fut: "c’est Taiwan qui attise le feu". Mais ensuite, citant Du Fu (ère Tang, 1200 ans), "la guerre fait rage durant trois mois", Jiang précisa : "nous n’en sommes pas là"!
A noter, au Plénum, des voix critiques entendues, sur l’infléchissement "dur" envers Taiwan (cf VdlC n°06/V). Tel cet élu du Henan, selon lequel, sur le Livre Blanc, l’ANP n’aurait pas été consultée. Ou encore, ce souhait d’une réunification "non forcée", ainsi que la question faussement innocente: "pourquoi fixer des échéances correspondant aux limites d’un mandat personnel".
Preuve, sur la stratégie pour le retour de Taiwan, d’une apparente absence d’unanimité.
Sommaire N° 8