Chaque année, l’Assemblée Nationale Populaire (ANP) est le phare permettant de lire, dans ce formidable rassemblement d’experts et de bilans, les tendances d’avenir.
Le cru 2000(3ième Session, IX. Plénum) ne faillit pas à la règle.
Un institut de la SDPC nous signale que d’ici 2005, l’économie poursuivra la mutation de ses sources de financement :
[1] «en cure d’amaigrissement», les banques, malgré une hausse de leurs prêts de 13%/an, ne compteront en 2005 que pour 22,5%, (550MMUSD), 1% de moins qu’en 1991-1995.
[2] l’investissement étranger ne croîtra que de 4%/an (à 365,5MMUSD), dont 200MMUSD seulement vraiment venus d’ailleurs: 8,5% du tout.
[3] en 2005, le privé assurerait 24,8% de l’investissement en fonction de l’accès qu’on lui donnera à la Bourse, et de la croissance de cette dernière.
[4] enfin l’État doublera son intervention.
Par rapport au laissez-faire de Deng, c’est un demi-tour: en’96,il n’assurait que 2,69% des invests publics). Depuis lors, il paie 6 à 7,3 MMUSD/an en infrastructures, et 12MM en 2000! Le budget 2000 reflète ces orientations: 111MM USD (+12,3%), et un fort déficit de 27,7MMUSD (+6MM) -dû à l’effort d’équipements (+10% dont 70% investis à l’Ouest) et au maintien de la croissance, malgré trois ans de « lâchage » de la consommation.
NB: en 1999, suite aux remarques du FMI, il était question pour le gouvernement de réduire ces invests centralisés (contraires au marché et à la réforme), pas forcément moteurs de croissance, et par contre, terreau pour la corruption.
Le fait qu’il s’en tienne à son principe (mais dans sa conjoncture maussade, a t’il vraiment le choix?), suscite le doute des députés de la Côte, qui seront les payeurs: une croissance 100% étatisée, peut elle réveiller le marché (déjà majoritairement privé)?
Enfin, les 6,5M de chômeurs de 1999 deviendront 12M en décembre 2000.
Les entreprises d’Etat (EE) ont fait en 1999 des profits de 26,5MM USD (+52%).La Bourse a engrangé (en Chine et ailleurs) 15 MMUSD, +30%. La capitalisation privée a atteint 319MMUSD (+36%): base qui serait plausible pour une relance des investissements – si le pouvoir créait le climat, par quelques touches de politique libérale – à ce jour, le choix inverse semble être à l’ordre du jour
Sommaire N° 8