A la loupe : La haute tension des ados chinois

Début décembre, une femme s’est présentée dans un hôpital de Shanghai, un oeil demi-crevé par sa fille de 16 ans. Elle avoua que celle ci la frappait au moindre prétexte – parce qu’elle lui demandait de rentrer plus tôt, de passer à table ou de faire ses devoirs.

Quelques mois avant, un autre ado shanghaien tuait sa mère, parce qu’elle l’avait privé de gameboy. Tel autre jetait une brique à la tête de son père, pour un différend futile … Et si son prof venait aux renseignements, il hurlait au père de «la fermer»…

Plus au sud, à Shenzhen, des enfants au crâne ras, oreilles décollées, passent des heures menottés aux grilles de la gare : ce sont les pick-pockets du Xinjiang, pris la main dans le sac, qu’on enchaîne le jour et relâche la nuit, faute de pouvoir les arrêter – trop jeunes !

En 1999, le meurtre est la 4ème cause de mortalité juvénile (20.000 morts). Pourquoi le déferlement d’une telle violence sans rien pour la contenir? En fait, un faisceau complexe de causes est à la base de cet échec. Parmi celles ci, le recul de la morale confucéenne, l’absence de dialogue entre les jeunes et leurs aînés – héritage de Révolution Culturelle. La redécouverte de l’égotisme est favorisée par la politique de l’enfant unique, les feuilletons violents à la télévision et l’illusion que pour le plaisir, tous les coups sont permis. La pression intense dans les lycées (la sélection) n’arrange rien. Pas plus que les incertitudes sur l’avenir.

Confrontés à ce problème qui monte en flèche, les psychologues s’inquiètent : 90% des jeunes violents deviendront des criminels, et il n’existe pas, en Chine, de traitement effectif!

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