2000 aura été pour les dirigeants chinois une année très dense, passée à arpenter les tapis rouges des cinq continents. Les fruits sont palpables : le quasi-retour à l’OMC, le renforcement de la Chine aux Nations-Unies, et une forte candidature de Pékin, pour les Jeux Olympiques de 2008.
La Chine boucle son année par une double mission «nostalgique» : l’ex-Europe socialiste. A commencer par la visite du vice 1er Li Lanqing en Russie (3-12décembre). C’est la 6ème rencontre bilatérale sino-russe depuis janvier (une tous les deux mois), construisant l’alliance stratégique des géants voisins, afin de contrebalancer l’écrasante supériorité commerciale et militaire des Etats-Unis (et empêcher le projet de déploiement de leur dispositif de défense TMD c’est à dire Theater Missile Defence).
En 2000, Pékin a négocié avec Moscou la livraison, voire la cession de licence, de différents outils de défense aérienne (cf VdlC n°37/V). A Moscou, Li Lanqing a présidé une 1ère Commission de Coopération pour l’Education, le Sport, la Culture et la Santé, volet social d’un «tandem» qui se veut «tous azimuts».
Pendant ce temps, Tang Jiaxuan, Ministre des Affaires Etrangères, traversait Albanie, Hongrie et Pologne, et avant tout Yougoslavie. Il s’agissait de faire connaissance avec le régime «post – Milocevic», de Vojislav Kostunica, après l’avoir reconnu en un délai record – deux jours après sa prise du pouvoir (5/10). Il s’agissait aussi de maintenir avec ce pays aux marges de l’Europe, les relations privilégiées d’hier.
Tang a offert 2M$ d’aide humanitaire, un prêt de 200M$ tout en rééchelonnant les dettes déjà contractées par Belgrade envers Pékin. Ajoutons à cela les 40000 immigrés chinois en Yougoslavie et la commémoration ostensible du « lien du sang » – du bombardement de l’ambassade chinoise en mai 1999 par l’OTAN… Tout ceci contribuant à faire de la République Fédérale de Yougoslavie , pour la Chine, un pays d’Europe « plus proche que d’autres » !
Sommaire N° 40