Editorial : 2000 – les fruits, 2001 – les promesses et les risques

La période janvier – octobre 2000, pour l’économie chinoise, a été grandiose, épaulée par la flambée du pétrole, et les exports (+32%, 205MM$). Avec +8,1%, le PNB  connaît une des plus fortes hausses. Les marges de 27 secteurs (sur 40) ont cru de plus de 30% : le pétrole  (11MM$, +264%), mais aussi l’industrie des télécoms (+69%, 4,1MM$).

Face à ces triomphes, demeurent bien des zones obscures. La production industrielle est montée à 231MM$, mais les ventes intérieures à 36,6MM seulement. Plus de 90% des secteurs font du surplus, et la hausse de 0,1% du CPI indique la menace de déflation aux portes. Autre ambiguïté : la croissance a été portée par les investissements fixes d’infrastructures (191MM$, +13%, dont 18 payés par l’Etat). Mais les banques publiques ne peuvent à la fois éviter de nouvelles mauvaises dettes, et s’engager dans ces projets à risques, imposés par l’Etat à l’Ouest du pays, avec toute la corruption que cela implique…!

Pour 2001, l’Etat s’attend à une croissance identique (8%), portée par les mêmes instruments : taxation (+39% aux douanes en 2000, avec 24MM$), emprunt de 18MM$ de bons.

La priorité d’investissements ira à plusieurs grands chantiers nouveaux (chemin de fer Qinghai- Lhassa, canal Yangtzé – Fleuve Jaune), à la reforestation (11MM$ d’investissements prévus sur 10 ans), aux HLM, aux équipements agricoles (irrigation, silos).

En Bourse, les secteurs favoris devraient être l’immobilier (+120% en 2000), et les ports maritimes (reprenant les capitaux hier encore investis dans les «dotcom»)!

Reste une série d’inconnues pour 2001.

[1]Les SDD, qui ont déjà repris 169 MM$ de dettes d’Entreprises d’Etat et s’apprêtent à emprunter (45MM$ pour la seule CINDA, en bons d’Etat), auront du mal à écouler ces actifs ruinés.

[2] L’Etat parviendra-t-il à assainir la Bourse, réduisant les fraudes et éliminant les titres canards boiteux? A cet égard est remarquable la volte-face des autorités, renonçant à vendre plus de la moitié de son patrimoine boursier – le marché est trop faible!

[3] La CASS, l’académie chinoise des sciences sociales, craint aussi une autre flambée du cours du brut, une chute de Wall Street, ou celle de l’Euro, enrayant les exports vers Les Etats-Unis et l’Union Européenne…

Toutes ces incertitudes éclairant les pronostics «sombres» de l’académie chinoise : avec la Chine à l’OMC, 2001 apporterait une chute des exports à +14%, des imports à +15,4%, tandis que le surplus commercial, stagnerait de 28 à 30MM$ !

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