«Amnistiez moi -j’offre 2MMY!": ce soir d’octobre 1999 à Xiamen (Fujian), Lai Changxing, patron de Yuan Hua, ouvrait sa bourse et Zhu Rongji se détournait dégoûté.
C’était la fin de la plus lourde fraude de l’histoire chinoise : en 8 ans, Lai avait importé au noir pour 10 à 15MMUSD de fuel, PC, voitures, caoutchouc, profitant de protections au plus haut niveau du PC et de l’APL, compromis par ses largesses.
A présent, un vice maire est en fuite, 200 cadres sont en prison, une administration bis est parachutée d’urgence!
Le nettoyage porte la griffe de Zhu. Dès 1997, il "savait" tout sur Xiamen, y passait incognito le Chunjie en 1998.
Été 1999, il mettait sa démission en jeu, et obtenait l’envoi de 400 enquêteurs de la jilüjiancha (Commission de vérification de la discipline du Parti), dirigés par mme Liu Liying, cadre émérite ayant à son actif (en 1995) la chute de Chen Xitong, ex-Secrétaire du Parti de Pékin.
Le problème déteint sur Pékin, peut être par volonté publique de débrider l’abcès, sous contrôle, juste avant les fêtes. Mme Liu a pour mandat de «frapper haut, mais pas trop».
Le n°1 national des visas (enfant du Fujian) est arrêté, mais non Mme Lin Youfang, présidente du Groupe d’Import / Export du Fujian. Mme Lin est la femme de Jia Qinglin, du Politbureau, Secrétaire du PCC pour Pékin, qui avait été appelé en 1997 par Jiang Zemin, … du Fujian, où il était gouverneur!
Face à la bourrasque, l’appareil serre les rangs. Jiang réitère son soutien à Jia Qinglin, "marxiste impeccable", dont la femme descend à HK, démentir à la TV les rumeurs (telle celle de son "divorce" ultra récent, pour sauver son mari). Cependant, têtus, les bruits s’accumulent.
Confronté à la courbe exponentielle des affaires, en volume (2MM USD en 1995, 10/15MM en 2000), et en nombre (109 000 cas en 1998, 130 000 en ’99), l’État souffre toujours plus de carence d’un contrôle judiciaire indépendant : prix à payer pour le maintien du monopole politique du Parti. Les critiques se font plus "pointues", leurs sources s’élargissent : le pouvoir n’en sort pas renforcé!
Sommaire N° 4