Boudés par les investisseurs depuis le "crash" mondial des valeurs hi-tech d’avril, 70% des sites internet chinois sont promis à la mort d’ici la fin de l’année.
Déçus par le retour de leurs investissements et tenant compte des prévisions de croissance pessimistes du secteur jusqu’à l’été 2001, les groupes publicitaires réduisent leur présence online (-11%, à 12M$ pour Chinadotcom, à Hong Kong).
Le marché souffre d’une évolution contradictoire : la très robuste croissance du nombre des abonnés (+50% tous les six mois), n’est pas suivie par les achats Online, auxquels seuls 10% se sont risqués, d’août à octobre, même chez les trois grands – Sohu, Sina et Netease qui continuent à perdre de l’argent, malgré des hausses de leurs chiffres d’affaires au troisième trimestre, respectivement de 1,6M$, 7,2M$ et 2,55M$
C’est à ce moment, en apparence risqué, que Legend décide de reprendre pour 102M$ de "dotcoms", faisant fi des pertes (5M$ au premier semestre) de son propre site lancé en avril, FM365: le prix très bas de ces portails ruinés, n’explique pas tout. Legend semble croire à un marché très rémunérateur de l’espace internaute chinois de demain, et à la maîtrise d’un pré-cieux outil de vente de ses propres PC.
Legend n’est pas le seul : Netbig, n°1 de l’enseignement online, vient de racheter (10M$) Chinaedu, complétant sa gamme de services.
NB1: ces transactions, consolidation du marché chinois, (comme le rachat, le mois dernier, de Chinaren par Sohu) se font souvent par échange de parts et jeu comptable, sans transferts de fonds.
NB2: depuis l’Amérique, « Mecque » de l’internet, le message demeure inchangé: « sans investissement étranger, point de salut ». Or, l’interventionnisme étroit du MII effarouche l’étranger.
Conséquence : la toile chinoise prend du retard.
Sommaire N° 38