«Championne du monde du rendement» (47% depuis janvier), la bourse fait ses comptes, sans concessions.
Trop de rumeurs de fraudes circulent – selon Shanghai Daily, 50% des porteurs ont perdu, du fait d’opérations d’initiés entre firmes cotées et porteurs institutionnels.
Listé à HK, Legend-HK (son Président Liu Changzhi) refuse d’aller à Shanghai, dénonçant l’opacité de la bourse chinoise et ses pratiques de "rapports et audits frauduleux".
Dans une nouvelle tentative pour assainir le circuit, le Conseil d’Etat a dépêché ses inspecteurs auprès d’une firme à problèmes: Baiwen, de Zhengzhou (Henan), en bourse depuis ’96, techniquement en faillite depuis août (avec 120.000 actionnaires insomniaques). Cinda, son créancier, réclame le dépôt de bilan (72,3 M$ d’actifs, et 229M de dettes). Baiwen pourrait devenir la 1ère Entreprise d’Etat "sortie" de la bourse.
C’est dans ce climat délétère que se prépare l’ouverture de la bourse secondaire à Shenzhen.
L’enjeu, consiste à y établir la confiance manquante ailleurs : elle sera gérée "par des agences intermédiaires, indépendantes, sans interférence politique", tandis que les nouvel-les inscriptions seront décidées "selon leur performance sur le marché"… Les premières firmes listées seront financées par HK, et les firmes étrangères établies en Chine pourront s’y présenter à pied d’égalité…
Zhang Yujun, nouveau Président de la bourse de Shenzhen, prend ses fonctions. "Shenzhen expressway" va devenir la première valeur méridionale listée à Shanghai (puisque en bourse primaire, toute émission nouvelle revient désormais à Shanghai, en contrepartie de l’attribution à Shenzhen du second marché).
Mais la confiance dans l’avenir et dans ce marché secondaire, a ses limites : Shenzhen, qui devait remettre « sa » bourse primaire à Shanghai "sous trois ans", estime ne pouvoir le faire que sous 5 à 10 ans!
Sommaire N° 38