Dix mois après l’éclatement de l’affaire de Xiamen, et deux après le début des 26 procès, la justice a rendu (8/11) une série de verdicts d’une sévérité qui fera date : 14 peines de mort, 12 perpétuités et 58 peines de prison – aucune relaxe, pour les 84 accusés.
Menée par 600 limiers de la jilüjiancha, la célèbre Commission de vérification de la discipline du Parti, l’enquête conclue dès fin mai, avait posé la question : à quel niveau placer les limites à l’action judiciaire.
En effet, depuis 1993, Lai Changxing (en fuite), à la tête de sa nébuleuse compagnie privée Yuan Hua, avait monté une contrebande portant sur 6,4 MM$, et réussi à impliquer des centaines de cadres locaux et nationaux.
Par sa fermeté, et la mise en scène médiatique, le pouvoir veut témoigner de sa détermination à terrasser l’hydre de la corruption. Mais la liste des condamnés plafonne au niveau local et intermédiaire : vice maire, chef des douanes et Directeur de l’Industrial and Commercial Bank of China (ICBC) de Xiamen, vice chef de la police provinciale.
Le Secrétaire du Parti de Xiamen, "moyennant des aveux", sauve sa tête (perpétuité), ainsi que les deux frères de Lai (15 et 7 ans). Lin Youfang (épouse de Jia Qinglin, Secrétaire du Parti à Pékin) dont le nom avait été évoqué, est hors de cause.
Une seconde série de procès devrait débuter immédiatement dans la province. On ignore le sort réservé à d’autres personnes impliquées, telles l’ex vice ministre de la sécurité publique Li Jizhou et le Général Ji Shengde.
Sommaire N° 37