· Les tarifs aériens chinois accusent deux tendances opposées, suivant les marchés intérieur ou international. Pour compenser la hausse du kérosène (+70%, à 3450Y/t), la Chinese Aviation Administration Corporation (CAAC) permet une hausse de 20% des billets intérieurs (+150Y maximum l’aller simple), et des hausses de 3% par tranche de 10% de hausse du fuel. Dès le 25/10, 23 compagnies ont convenu une hausse de 15%, mesure qui s’est traduite (30/10) par l’envol de certains cours en bourse de Hong Kong (+11%, China Southern, +10%, China Eastern).
En même temps, contraints par les baisses d’une dizaine de transporteurs étrangers, trois groupes rognent leurs tarifs internationaux. L’aller vers Washington, sur China Eastern, coûte 475$ (5$ de moins que Northwest), et l’aller-retour Shanghai – Paris sur Air China coûte 586$ soit 362$ de moins qu’Air France!
· Un rêve vieux de cinq ans voit le jour à Pudong, avec l’ouverture (27/10) d’une bourse du diamant Shanghai Diamond Exchange (SDE) : 11000m2 de salles des ventes, bureaux municipaux et nationaux, centres de certification, de formation, de douanes, de poste express, etc.
En Chine, le diamant se vend bien, avec 770M$ en 1999 (8ème marché mondial), +13%, dont 13% à Shanghai. Cet outil tout neuf a été rendu possible par la renonciation aux droits de douane sur les gemmes brutes, conditionnelle à leur réexportation une fois taillées : jusqu’alors, le marché était aux mains de la contrebande, qui empochait l’essentiel des profits. Problème : l’Etat maintient des taxes élevées sur le marché intérieur (34% en brut, 50% en taillé). Pour cette raison, ni Israël ni Anvers n’ont investi dans la SDE, financée par sept Entreprises d’Etat ainsi que le hongkongais Brilliheng.
NB : en 1999, par ses 70 centres de taille (Shanghai, Guangdong, Shandong), la Chine (ré-)exportait 370M$ de gemmes taillées (Belgique, Hong Kong) et importait 430M$ (Inde, Belgique) de brutes.
· En production d’énergie, la Chine est n°2 mondial, mais fait face à une demande de moitié inférieure à la moyenne planétaire par habitant. Afin de baisser ses coûts de producteur la Chine s’efforce d’intégrer son réseau national et d’introduire la concurrence locale. Un pas en ce sens vient d’être franchi, avec la fermeture de 27 bureaux provinciaux de l’énergie (celle des quatre restants suivra en décembre), accélérant la privatisation des producteurs, et l’investissement étranger.
Depuis janvier à Shanghai et dans cinq provinces de l’Est et du Nord, la fourniture des réseaux locaux est soumise à appel d’offres, faisant baisser les tarifs jusqu’ à 20%. Conséquence de cette séparation des métiers (génération, transmission et distribution d’électricité) : privées de leurs soutiens, les petites unités polluantes vivent leurs dernières années.
NB : incapable d’assurer à des étrangers comme Siemens un retour d’investissements à long terme de 15%, la Chine tente aujourd’hui de renégocier !
Sommaire N° 36