Petit Peuple : La résistible ambition avortée d’un maire

· L’ambition effrénée de Li Jianmin causa sa perte, en février 1999. Aux élections municipales de Lingbi (Anhui), il était sorti vainqueur, quant le Secrétaire du Parti le dénonça : sept ans plus tôt, Li avait écopé de six ans de prison, pour avoir détourné de sa coopérative quelques camions de soja, monté une briqueterie avec les 20.000Y du larcin, puis, deux ans plus tard, kidnappé le locataire de la briqueterie qui refusait de le payer…

 Li fut dénoncé parce qu’il n’avait jamais purgé sa peine. Il fut donc appréhendé, mais son arrestation déclencha une série aujourd’hui encore incontrôlée de fracassants coups de théâtre :

[1] après avoir rendu son verdict le 9 décembre 1992, le juge avait quitté le prétoire, suivi de l’avocat, du procureur et des policiers. Se voyant planté là sur son banc, Li était rentré chez lui à bicyclette. Comme si de rien n’était, il avait repris son poste à la coopérative où tous s’étaient gardé de lui poser la moindre question.

[2] Aucune règle administrative ne spécifiait à l’époque, quelle autorité devait mener le condamné à sa prison : à présent, juge, procureur et commissaire se renvoient la faute à qui mieux mieux.

[3] Depuis son cachot, Li clame son droit à la prescription, et lâche une autre bombe : le juge, au fil des ans, l’aurait taxé, à l’amiable, de 7000Y pour son silence… Vu le luxe de détails, presse et brigade anti-corruption prennent très au sérieux l’accusation. Les chances de l’affaire d’aboutir à un épilogue raisonnable semblent diaphanes!

 

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