Datant de 1980, la loi du mariage subit une remise à jour provoquant bien des remous.
Le 23 octobre, le Comité Permanent de l’Assemblée Nationale Populaire préconisait l’amendement de 53 lois, afin de gérer le triplement des divorces en 20 ans (1M en 1999), et défendre la cellule familiale, " pilier de la stabilité publique ".
L’Etat vise avant tout la pratique du bao er nai (maintien d’une maîtresse), cause de 50% des séparations. Florissant dans les milieux de fonctionnaires, surtout dans le Sud, le ménage à trois est devenu un signe de standing au point qu’un film, Soupir, vient de sortir à son sujet. Il est aussi une cause de dilapidations de biens publics. Il s’agit donc de définir et réprimer la bigamie (la loi actuelle ne punit – rarement d’ailleurs – que la cohabitation prouvée avec une tierce personne).
Par ailleurs de nombreux divorces sont dus à la violence conjugale, qui touche 30% des couples. La réforme cherche à donner un recours légal aux femmes battues (ou aux hommes, dans 6% des foyers), prévoir le partage des biens, la garde d’enfants et l’attribution des pensions alimentaires.
L’absence de consensus touche à un point fondamental : pour protéger la femme, jusqu’alors vulnérable faut-il punir l’infidélité? L’Etat le souhaite, mais pas la société – pas même le " sexe faible "- hostile à la remise en cause de ses – toutes neuves – libertés privées : en 1998, 82% de la population rejetaient la pénalisation des relations hors mariage, et 75% n’étaient pas choqués par l’existence des filles vénales, des maîtresses ni du viol conjugal.
Sommaire N° 35