Caijing, mensuel boursier de référence, a choqué en dénonçant, sur la foi d’un rapport interne de la Bourse de Shanghai, 10 EE de fonds mutuels, détentrices de 9,3MM$ d’actions (11% du marché).
Entre août 1999 et avril 2000, ces groupes auraient manipulé 140 titres, jouant sur les cours pour flouer les petits porteurs. La méthode de transaction décrite par Caijing peut surprendre : les courtiers se rencontraient dans les bains publics, sans possibilité d’écriture. Les commissions étaient au comptant, sans signature.
Caijing a accusé ces fonds de desservir leur objectif (de stabilisation de la bourse), et de collusion avec leur sponsor -banques, ministères, organes proches du Parti. Ces derniers ont contre-attaqué, menaçant de poursuites.
Le 10 oct. la HITIC, Cie d’investissement de Hainan, était mise en faillite pour défaut de paiement sur un emprunt nippon de 235M$. Zhu Rongji a promis d’agir en faveur des porteurs japonais – mais les Chinois auront priorité.
A 24 heures d’intervalle, les 17-18 octobre, un porte parole du min. des Finances déclarait d’abord que le déficit public pour 2000, serait dans les limites prescrites de 27,7MM$ (contre 21,65 en 1999), puis que ce budget aurait un surplus de 1,3 MM$ -pour la 1ère fois depuis 1985, grâce à une collecte d’impôts en hausse de 21%. Cette information est encourageante -signe de la bonne tenue de l’économie cette année- mais met l’accent sur l’aspect aléatoire des bilans publics.
Zhou Xiaochuan, Président de la CSRC le relevait aussi, en appelant à plus de transparence dans la publication des données financières, afin de "protéger le petit investisseur", à quelques mois du lancement du marché secondaire boursier.
Précisément, dès mars 2001, toute firme déficitaire cotée en Bourse, aura l’obligation de publier son bilan chaque trimestre et non plus chaque semestre. Bilan non audité (afin de ne pas grever les coûts comptables), mais dont la périodicité rendra plus difficile la manipulation : on va dans le bon sens!
Sommaire N° 34