Avec ses 25 chefs d’Etats à Séoul, le 3ème sommet de l’ASEM était le plus grand forum international, jamais vu en Corée. Pas moins de 72 rencontres bilatérales s’y tenaient, notamment autour de l’hôte Kim Dae-jung, fier de son prix Nobel de la paix décerné quelques jours avant.
Pourtant, le dialogue avait du mal à trouver ses marques. L’Asie de l’Est, sortant juste de trois ans de récession, est divisée par ses systèmes politiques et religieux, tandis que les européens se préoccupaient de la faiblesse de leur Euro ( ² ), et de leur projet d’élargissement à l’Est, de 15 à 28 Etats-membres.
Dans ces conditions, le "coup" médiatique lancé par Pyongyang tombait au bon moment : sa demande d’établissement de liens diplomatiques avec l’Union Européenne était immédiatement reçue par Tony Blair et G. Schroeder, s’ajoutant aux 6 pays d’Europe ayant accepté en principe. Les 25 membres de l’ASEM convenaient d’encourager les retrouvailles orchestrées depuis juin entre les deux Corée. Ils adressaient aussi un message discret aux Etats producteurs de pétrole, de préoccupation face aux risques liés au cours excessif de l’or noir.
A noter en marge de l’ASEM, la série d’accords militaire, judiciaire, culturel et commerciaux entre Zhu Rongji et Kim Dae-jung : 128 vols commerciaux à partir de mars, ouverture du marché agricole coréen (pour réduire le surplus coréen de près de 10MM$), de la téléphonie et des assurances chinoises (une licence promise) : le spectre d’une guerre commerciale entre ces deux voisins, s’évanouit.
Sommaire N° 34