Pol : Gloire et controverse d’un Nobel chinois

• La Chine compte (11/10) son prix Nobel des lettres. Mais elle ne pourra pas – officiellement – s’en enorgueillir : Gao Xingjian est dissident, réfugié près de Paris. Le jury a voulu sortir la Chine de son injuste oubli, mais sans pour autant honorer un homme d’appareil (la Chine paie peut-être, ici, le fonctionnariat de ses auteurs au sein de la Fédération des Artistes).

A Pékin, la critique officielle a été immédiate (« choix politiquement motivé, avec motifs ultérieurs »…"choix eurocentré" d’un jury Nobel " ignorant de la culture chinoise" ( l’auteur vit à l’étranger). Mais dans la Chine littéraire de l’ombre, c’est la fierté qui devrait prévaloir, et l’exemple d’une distinction obtenue par l’expression personnelle et non alignée.

• C’est sur un ton conciliant que Zhu Rongji a mené sa visite au Japon (12 – 17/10), affirmant – c’est, pour la Chine, un tournant historique sans précédent ! – que « le peuple nippon a lui aussi souffert du militarisme ». C’est que l’opinion nippone est tendue vis-à-vis de son voisin. En août, un prêt bonifié de 167M$ avait été suspendu par Tokyo (qui vient de le rétablir), suite à des incursions de navires militaires chinois dans ses eaux.

Grand reproche du Japon à Pékin : de lui faire mauvaise image, ne voyant en lui que l’envahisseur non repentant d’hier, sans reconnaître ce qu’il lui doit : 24MM$ d’aide depuis 1979, et 47% de toute l’aide (1,23MM$) reçue en 1997. Aussi Zhu a-t-il fait acte de gratitude tardive, et s’est livré à une offensive de charme à la télévision, ainsi qu’auprès de six partis politiques.

De même, pour donner un espoir discret aux konzerns japonais, Zhu a emprunté le monorail test maglev japonais (450km /h), tout en évoquant l’avenir glorieux des investissements étrangers dans l’Ouest de la Chine – le Japon y enverra des «missions d’éclaireurs», dès 2001 !

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