Pour la 7ème fois depuis janvier, l’or noir flambe en Chine : +3% (18/9) et 3,28Y/l. à la pompe. Sinopec et Petrochina n’en sont pas plus populaires, ayant quadruplé leurs profits, à 4,9 MM$ (janvier – août), aux frais du chinois.
Malchance : le pays doit presque doubler ses imports (à 60Mt), pour 8MM$ de plus qu’en 1999, l’équivalent de 0,8 % du PNB – qui franchira cette année la barre des 1000MM$!
Pour assurer les imports futurs, deux écoles s’affrontent, toutes fondées sur des achats en période de cours bas : celle du stockage et celle des marchés à terme où 50% des imports seraient confiés à des groupes de trading, hors Etat!
Le rodéo de l’or noir commence à inquiéter. La Bourse de Hong Kong a chuté (19/9) de 4%.
La Banque Mondiale (BM), tout comme l’Asia Development Bank (ADB), craint une « onde de choc » asiatique, si le baril se maintenait au dessus des 35$!
Rien de tout ceci, ne fait l’affaire d’une croissance chinoise (+8,2% au 1er semestre) nourrie (pour 1/3, selon Lehman Bros) aux investissements publics de 135MM$ depuis janvier soit +13%, surtout dans l’Ouest (+100% en août, au Xinjiang /Guizhou) et dans les infrastructures (22MM$ en août, +13%), mais reposant surtout (aux 2/3, estimation Lehman), sur l’exportation.
Or, celle ci commence à caler : +27% en août, après des mois dépassant les 30%.
Autre symptôme net, deux indicateurs restent en panne : les investissements industriels (-0,9% en janvier – juillet) et la consommation : 63% des chinois ne croient pas que « maintenant soit le moment de dépenser« . Tandis que la guerre des prix, hier cantonnée à l’auto ou à l’électroménager, gagne le secteur du mobilier!
Voilà pourquoi la Chine, dont le pouvoir de financement touche à sa fin (elle empruntera, d’ici décembre, 18MM$, en bons), veut passer le relais à l’industrie (surtout) privée, en position d’emprunter après 10 ans de croissance à pas de géant.
D’où le projet imminent de la State Development Planning Commission (SDPC), de dérégulation des obligations industrielles. Contrôles, taux, plafond seront allégés ou laissés à la loi du marché. Les groupes (surtout ceux barrés en bourse) devraient décupler leurs émissions, aujourd’hui limitées à 1,2MM$/an, face aux 48MM$ des bons levés par l’État. Lequel, pour la 1ère fois, veut bien partager la prébende des bas de laine !
Sommaire N° 31