A la loupe : Chine – USA : une étape franchie

Suivant les Représentants en mai, le Sénat américain a octroyé définitivement à la Chine (19/9) le privilège de "relations commerciales normales". Non sans bon sens, Charlene Barshefsky, "ministre" américain du Commerce extérieur, a qualifié ce vote de "temps le plus fort dans les relations bilatérales, depuis la visite de Nixon en 1972".

L’immense majorité en faveur (83/15), aura déçu les adversaires (syndicaux et démocratiques) du resserrement des liens "mondialistes". A la Chine, elle porte le signal longtemps attendu, d’une reconnaissance comme partenaire, commercial d’abord, mais pas seulement.

La Chine peut oublier la plainte de Lu Xun, le grand homme de lettres du XX siècle : "le chinois… passe trop de temps à se voir alternativement inférieur et supérieur au reste du monde…"

C’est aussi bien sûr, la levée du dernier obstacle à une entrée à un OMC "au complet". D’ici 2005, les produits industriels importés en Chine verront leurs droits baisser, en moyenne, de 25 à 9%. Le pays fait un "saut dans l’inconnu" en ouvrant, fût ce partiellement, son secteur naissant des télécoms, de la finance et des services aux poids lourds européens ou yankees. Non compétitive, percluse d’aides, son agriculture souffrira (+2MM$ d’exportations américaines prévus en 2005).

Par contre, les Etats-Unis s’attendent à la perte de 10 à 15M d’emplois américains, et à un nouvel envol du déficit budgétaire bilatéral (68MM$ en 1999).

Reste, aux irréductibles adversaires de l’adhésion chinoise, l’espoir que Pékin présente, sur l’entrée au club marchand de Taiwan (virtuellement acquise), des exigences politiques de dernière minute, inacceptables à ses partenaires. Vu les années et les efforts déployés par la Chine pour réaliser ce rêve, les chances d’un tel report apparaissent minimes.

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