Temps fort : Vers l’émergence d’une ASIE politique?

Keizo Obuchi, Premier Ministre, voudrait voir Zhu Rongji à Tokyo, à son Sommet des 8 à Kiushiu cet été.

Il offre aux pays voisins 30MM USD de reconstruction, et voyage fort (Phnom Penh, Vientiane, Bangkok, Jakarta).

Il voudrait faire du Yen la "devise de l’Asie", 3ème mondiale; mettre à la tête du FMI un nippon, créer un FMA

A cette offre, Pékin montre ses réticences: l’invitation à Zhu reste depuis 6 mois sans réponse. Ce, en raison des problèmes intérieurs chinois (cf édito), de l’agacement profond de Pékin face au révisionnisme de la droite japonaise, et d’un manque de feu sacré pour assumer, maintenant, des responsabilités de pays riche. Pourtant, la Chine elle aussi, veut créer un bloc asiatique.

Deux faits, la semaine passée, rendent compte de cette volonté:

– la visite du militaire Chi Haotian en Corée du Sud, pour la 1ère fois depuis la guerre (1953). Cette visite prélude probablement à des exercices conjoints, et à des actions chinoises pour en finir avec l’état de guerre dans la péninsule. Avec trois bénéfices: supprimer une raison, pour les USA, de déployer leur parapluie anti-missiles; pour Séoul, isoler la Corée du Nord, et pour Pékin, isoler Taiwan  (jusque en 1992 encore, très proche de Séoul).

– la visite du leader putschiste pakistanais. Le Général Musharaff a été reçu au sommet, sans critique – ni aval.

La Chine protège cette alliance stratégique conçue dans la guerre froide pour contenir l’Inde. Mais Pékin est probablement sincère, dans sa demande aux deux parties de "cesser leur course aux armements, et régler par le dialogue le conflit du Cachemire". Toutes hostilités régionales vont à l’encontre de son but N°1, hors de ses frontières: brider les"ambitions yankee" dans le monde Vu sous cet angle, Pékin aujourd’hui ne veut contenir personne – sauf Taibei!

 

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