Editorial : PCC – la double mouvance

Après des mois de silence total (souvent signe de dissensions), l’appareil semble traversé par deux dynamiques inverses.

Le n°1, Jiang Zemin (Président de la République, Secrétaire Général du PCC et Président de la Commission militaire (CMC) maçonne son pouvoir.

Zeng Qinghong, patron du Département de l’Organisation du Parti, installe ses fidèles dans tous les postes-clés.

Le vice-1er Wen Jiabao tient en main Agriculture, Finances (reprises à Zhu Rongji) et Régions.

Jiang voudrait faire nommer vice-1er, par l’ANP en mars, Li Changchun (Secrétaire du Parti de Canton), débarrassant Wen Jiabao du dossier agricole.

Avec Wu Bangguo, autre vice-1er, Li entrerait dès 2002 au Comité Permanent (l’instance suprême, sept membres).

A deux, ils dirigeraient l’économie dès 2003. Ce montage permettrait de subdiviser (pour régner) le mandat qu’exerce aujourd’hui Zhu Rongji, seul!

Mais en aval, les choses ne vont pas comme Jiang le souhaiterait. Zhu objecte à la nomination de Li Changchun: « qu’il fasse ses preuves à Canton« . L’opposition ne se limite pas au 1er Ministre. Depuis sa retraite, un homme s’exprime haut et fort, »devant ses amis, en privé« : Qiao Shi, ex-patron de l’ANP affirme que le pays « n’aura d’espoir, qu’une fois la jeunesse promue« , et qu’il espère voir « la démocratie en Chine, de son vivant« .

C’est de la relève du Président qu’il parle, et d’une montée en puissance des instances « civiles » sur les « politiques« , de l’ANP sur le PCC. Cette thèse est celle qui, en 1998, a causé l’anathème sur Qiao Shi, et sa chute.

Or, fait étonnant, l’actuel Préside,t du Parlement, Li Peng (peu connu pour sa sensibilité réformatrice) a publiquement épousé cet objectif.

L’ANP prépare une loi, pour adoption en mars, qui limitera les pouvoirs législatifs du Conseil d’Etat pour renforcer ceux de l’Assemblée. Une telle mesure lésera des ministères (qui légifèrent trop souvent selon leurs intérêts sectoriels), et brisera l’immobilisme engendré par leurs rivalités. Elle est donc dans l’intérêt supérieur de la nation. Mais elle contredit la prééminence du PCC, dogme central du 1er Secrétaire.

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