Immortalisées par Zhang Langjiang (la moitié de tout homme est une femme), les fermes d’Etat de terrible mémoire, sont ces unités de production de dizaines de km², ex-camps de travail aux confins de l’empire, ou l’on entrait prisonnier, et d’où l’on ne sortait plus -même les pieds devant. Conglomérées en 1980 en China State Farms (elles étaient alors 2100), elles occupent maintenant presque 5% du sol arable et forment un empire de 22 Compagnies intérieures (sans parler des 16 basées à l’étranger), produisant tout, du grain (50Mt) au caoutchouc (80% du pays) en passant par les engrais, l’éthanol (carburant "vert") ou les autruches!
Un empire non rentable – malgré le bas coût de la main d’oeuvre et les centaines de M$ versés par la Banque Mondiale (BM) : en 1999, une gestion faible, et la certitude du "dépannage" annuel par Pékin, causaient 540M$ de déficit (+9%) : le Ministre de l’agriculture a ordonné, pour 2000, une coupe de ces pertes de 40%, pour alléger la saignée du Trésor Public, mais aussi parce que la faillite chronique alimente les troubles sociaux dans ces régions.
Ce qui nous amène à la nouvelle du jour : China State Farms (CSF) vient de créer, avec i100, groupe Hongkongais, le site internet foodneti100.com. 100 de ses filiales vont vendre et acheter plus de 1000 de ses propres produits, bruts ou transformés. Forte de son infrastructure, de son économie d’échelle et de son expérience, la Joint venture croit pouvoir contrôler 20% du marché alimentaire chinois sur internet. China Farms ne manque pas d’audace. L’avenir tranchera.
Sommaire N° 29