Battue en 1993 (à 2 voix près) pour les JO 2000, Pékin, candidat pour 2008, vient de se donner tous les moyens pour remporter la palme. A commencer par un vice maire, Liu Jingmin, et 70 hommes à plein temps sur le dossier.
Il ne s’agit pas seulement du village olympique à construire, avec stade de 80.000 places et hôtels de luxe : Pékin entière sera refaite.
25 sites seront restaurés, pour 40M$ sur 3 ans (record absolu de crédits «monuments historiques»), parmi lesquels l’ex-Palais d’Été (Yuanmingyuan), précieusement gardé en ruines depuis le Sac franco-anglais de 1860; deux églises catholiques et 1 km² de quartier " Ming ", proche du Temple du Ciel (lui-même réparé).
Le trafic sera fort amélioré, avec une transversale Est Ouest, Guang’an (coût : 500M$), et un 5ème périphérique. Un parc de bus neufs, 2 lignes de métro, des nouveaux parcs verront le jour. Dans ce concert d’investissements somptuaires, l’Opéra de Paul Andreu, bulle de verre et titane au coeur d’un lac, face à la Cité Interdite, sera la cerise sur le gâteau.
Mais la décision la plus forte est ailleurs : fauteur de 10Mt d’acier/an et de pollution infâme, les aciéries de Shougang seront fermées (sauf leurs branches récentes, d’électronique ou robotique) ou déplacées vers le Shandong. Tant d’efforts sont déployés pour maintenir croissance et image, de la ville et du Parti.
C’est qu’en face, les villes concurrentes sont de la trempe d’Osaka, Toronto ou Paris, et qu’un Pékin embelli et promu «olympique», est l’atout maître du régime pour asseoir sa popularité!
Sommaire N° 28